
Lors de la commémoration du soulèvement à Maïdan, vendredi, le chef d'État Petro Porochenko a été hué. Des proches des victimes lui reprochent de ne pas avoir traduit en justice les responsables du régime du président déchu Viktor Ianoukovitch.
Un an jour pour jour après le début du soulèvement contre le président Viktor Ianoukovitch, les nerfs restent à vif en Ukraine. Des incidents ont perturbé, vendredi 21 novembre à Kiev, la commémoration en présence du président ukrainien Petro Porochenko et du vice-président américain Joe Biden du Maïdan, l'élan populaire qui a renversé le régime prorusse.
"Qu'est-ce qu'un héros pour toi, Porochenko?", "Où sont leurs assassins?", "A bas Porochenko!", ont scandé certains protestataires alors que le président ukrainien venait d'allumer des bougies sur la place de l'Indépendance, plus connue sous son surnom d'"Euromaïdan". "C'est grâce au sang de nos enfants que vous avez occupé ce poste", ont lancé d'autres personnes présentes.
Les proches des victimes reprochent au chef de l'État de ne pas avoir traduit en justice les responsables du régime du président déchu Viktor Ianoukovitch. Réprimée dans le sang, la contestation s'est soldée par la mort d'une centaine de personnes mais le drame n'a toujours pas été élucidé.
Les victimes du soulèvement érigées en "héros de la Nation"
Après cette manifestation publique d'hostilité, peu commune à Kiev depuis son élection en mai, le chef de l'État a promis de signer un décret qui érigera les victimes du soulèvement contre Viktor Ianoukovitch au rang de "héros de la Nation", comme il s'y était engagé.
Le 21 novembre 2013, le régime prorusse de l'époque avait renoncé à la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne au profit d'une coopération accrue avec la Russie, ce qui avait déclenché plusieurs semaines de manifestations pro-européennes et la naissance du mouvement Maïdan.
La répression de ces manifestations a tourné au drame en février autour de la place centrale de Kiev qui a donné son nom au mouvement, faisant une centaine de morts dans des conditions qui n'ont toujours pas été éclaircies. Après la tuerie du Maïdan, le président de l'époque Viktor Ianoukovitch s'était enfui en Russie avant d'être destitué. Le milliardaire pro-occidental Petro Porochenko a été élu à sa suite le 25 mai.
Avec Reuters