logo

Au nom du secret des sources, le tribunal des référés a rejeté jeudi la demande de François Fillon d'obtenir un enregistrement réalisé par des journalistes du "Monde" dans lequel le secrétaire général de l'Élysée Jean-Pierre Jouyet le met en cause.

Le tribunal de grande instance de Paris a rejeté, jeudi 20 novembre, la demande de François Fillon d'obtenir la copie intégrale des enregistrements de la conversation qu'ont eue deux journalistes du "Monde" avec Jean-Pierre Jouyet, au sujet d’un déjeuner au contenu controversé entre François Filon et le secrétaire général de l'Élysée.

Le tribunal a estimé que cette mesure n'était pas légalement admissible au regard, notamment, du secret des sources, a expliqué Maître Christophe Bigot, l'un des avocats des journalistes du "Monde".

Gérard Davet et Fabrice Lhomme affirment dans leur livre "Sarko s'est tuer", que lors de ce fameux déjeuner le 24 juin, François Fillon a demandé au secrétaire général de la présidence de "taper vite" sur Nicolas Sarkozy en faisant accélérer les procédures judiciaires à son encontre pour ne pas le "laisser revenir" en politique.

Après un démenti initial de Jean-Pierre Jouyet, les journalistes ont déclaré détenir des enregistrements confirmant leurs écrits.

Le secrétaire général de l'Élysée, qui est ensuite revenu en partie sur ses dires, et a confirmé que François Fillon lui avait parlé du dossier Bygmalion et du règlement des pénalités liées à l'invalidation des comptes de campagne de Nicolas Sarkozy. François Fillon nie pour sa part avoir exercé la moindre pression, "même par allusion", sur Jean-Pierre Jouyet.

>> À lire sur France 24 : "Fillon a-t-il sollicité l’Élysée pour faire chuter Sarkozy ?"

Une partie de l’enregistrement sera entendue au procès

Le député UMP de Paris a lancé lundi des poursuites en diffamation contre le secrétaire général de l'Élysée et les deux journalistes.

Une première audience doit avoir lieu le 13 janvier prochain, dans l'attente d'une date ultérieure pour le procès, qui n'aura lieu que dans plusieurs mois.

D’après l’avocat des journalistes, une partie de l'enregistrement réalisé par les enquêteurs du Monde sera présentée lors du procès en diffamation. "Oui, nous allons produire l'enregistrement afin qu'il soit diffusé à l'audience", a déclaré Maître François Saint-Pierre.

Avec Reuters et AFP