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France : un fœtus de cinq mois opéré avec succès

Pour la première fois en France, une équipe de chirurgiens a réalisé une opération intra-utérine pour réparer une malformation congénitale - le spina bifida - sur un fœtus de 5 mois. Une réussite. La mère et le bébé vont très bien.

C’est une grande première en France dans la chirurgie fœtale, réalisée à l'hôpital Armand Trousseau par deux équipes de l'Assistance-Publique Hôpitaux de Paris (AP-HP), au mois de juillet. Une mère enceinte de 5 mois a dû être opérée pour soigner la malformation congénitale dont souffrait son bébé – appelé fœtus à ce stade de la grossesse.

L’enfant, né le 9 novembre, par césarienne, souffrait de spina bifida, une malformation, cause de paralysie et d'incontinence, qui résulte d’un défaut de fermeture de plusieurs vertèbres de la colonne vertébrale au bas du dos et qui laisse la moelle épinière et ses racines nerveuses sans protection.

L'intervention, qui a duré deux heures, a eu lieu sous anesthésie générale. Aujourd’hui, "le bébé et sa mère vont bien", a indiqué le professeur Jean-Marie Jouannic, de l'hôpital parisien Armand Trousseau. "L'intervention consiste à recouvrir la moelle épinière extériorisée en réparant par une suture l'enveloppe qui normalement la recouvre, puis à suturer ensuite la peau du bébé", explique-t-il.

Quelque 800 grossesses concernées chaque année en France

"Dans les dix jours suivant l'opération, les anomalies cérébrales dues à la malformation se sont totalement corrigées. C'est énorme d'avoir pu protéger le cerveau de cette petite fille pour permettre ses apprentissages futurs", a déclaré à l'AFP le gynéco-obstétricien. Il a conduit cette "première" française avec son collègue le professeur Michel Zerah, du service de neurochirurgie pédiatrique de l'hôpital Necker-Enfants Malades.

Le spina bifida est la malformation la plus fréquente du système nerveux central, diagnostiquée par échographie dans plus de 90 % des cas. Elle concerne en moyenne une grossesse sur 1 000. Quelque 800 grossesses sont ainsi concernées chaque année en France. Le handicap est tel qu’il pousse la plupart des parents à opter pour l'interruption médicale de grossesse (IMG) même si on estime qu'une quarantaine d'enfants naissent chaque année avec cette malformation, relève le chirurgien.

L'intervention existe depuis des années au Brésil et aux États-Unis, qui ont des pratiques différentes en matière d'interruptions de grossesse. En France, cette opération, qui entre dans le cadre d'un protocole de recherche approuvé par l'AP-HP, peut être proposée aux couples qui, après le diagnostic, veulent garder l'enfant, note-t-il. Elle impose un accouchement par césarienne.

Avec AFP

Tags: France, Santé,