Lors d'un scrutin organisé à bulletin secret, le Conseil de Paris a rejeté lundi la construction de la tour Triangle dans le sud de la ville. L'exécutif conteste le déroulement de ce vote et entend lancer une action administrative.
Le Conseil de Paris a exprimé, lundi 17 novembre, son refus, par 83 voix contre 78, de lancer le projet de construction de la tour Triangle envisagé dans le sud de la capitale. Mais la mairie va "déférer" le scrutin devant la justice, le vote secret n'ayant pas été "respecté", a annoncé Anne Hidalgo, la maire PS de Paris. Le groupe socialiste, qui avait demandé un vote à bulletin secret, reproche à certains élus d'avoir montré publiquement leur bulletin pendant le scrutin organisé à la mi-journée.
"Aujourd'hui, il manque cinq voix mais je conteste le scrutin. Et ce scrutin n'étant pas valable, je m'en remets au tribunal, et également au préfet, pour qu'ils disent la loi", a réagi Anne Hidalgo. Des propos qui devraient se traduire par le dépôt, mardi 18 novembre, d'une requête en annulation devant le tribunal administratif.
Fer de lance de l'opposition à ce projet, Nathalie Kosciusko-Morizet (UMP) a tenu à montrer son bulletin de vote aux nombreux journalistes présents lors du scrutin. Elle entendait ainsi protester contre l'organisation de ce scrutin, sur demande du groupe socialiste, à bulletin secret. "C'est un déni de démocratie de refuser le vote ? Nous avons gagné. Les conseillers de Paris ont voté à la majorité contre la tour Triangle", a estimé la candidate malheureuse des dernières municipales.
Une tour de 180 mètres de haut
"Je suis très déçu car des conseillers ont été obligés de voter, pour des raisons partisanes, contre ce projet qu'ils avaient soutenu", a déclaré à France 24 Jean-Louis Missika, l’adjoint d’Anne Hidalgo à l’urbanisme, l’architecture, les projets du Grand Paris, le développement économique et l’attractivité.
Le projet, porté par la société Viparis, via la SCI Tour Triangle, prévoit la construction d'une tour de 180 m au cœur du Parc des expositions de la porte de Versailles, au sud de la capitale. Un bâtiment abritant essentiellement des bureaux, sur quelque 80 000 m2, auxquels s'ajouteront 5 700 m2 d'équipements d'intérêt collectif (crèche, maison de santé) et des espaces accessibles au public : 1 600 m2 de commerces, un atrium, un belvédère et un restaurant panoramique.
Le vote organisé lundi était la queue de comète d'un processus lancé en 2008 par l'ancien maire Bertrand Delanoë (PS) et poursuivi par Anne Hidalgo, élue en mars 2014. Cette délibération devait permettre le "déclassement" de la parcelle où sera construite la tour, jusqu'à présent utilisée par le Parc des expositions.
Avec AFP