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Roumanie : victoire inattendue de Klaus Iohannis à la présidentielle

En Roumanie, le chrétien libéral Klaus Iohannis a, contre toute attente, remporté l'élection présidentielle en obtenant 55,8 % des suffrages. Il a battu au second tour le Premier ministre social-démocrate Victor Ponta, qui a reconnu sa défaite.

Le chrétien libéral Klaus Iohannis a remporté dimanche 16 novembre le deuxième tour de l'élection présidentielle roumaine. Son adversaire, le Premier ministre Victor Ponta a reconnu sa défaite, tout en excluant pour le moment de démissionner. "J'ai appelé M. Iohannis et l'ai félicité", a-t-il déclaré à la presse.

"Nous avons gagné !", a pour sa part écrit le leader de la droite, 55 ans, sur son compte Facebook. Klaus Iohannis, issu de la minorité allemande, est depuis 2000 maire de la ville médiévale de Sibiu (centre).

Selon les premiers résultats partiels annoncés par le bureau électoral et portant sur un tiers des bureaux de vote, Klaus Iohannis a remporté une nette victoire, recueillant 55,8 % des voix contre 44,2 % à Victor Ponta. Les premiers sondages à la sortie des urnes donnaient les deux candidats au coude à coude.

Défendre l'indépendance de la justice

Pays le plus pauvre de l’Union européenne après la Bulgarie, la Roumanie a un électorat essentiellement rural et votait traditionnellement pour le Parti social-démocrate (PSD, ex-communiste).

Mais cette élection intervient sur fond de craintes croissantes de l'opinion concernant une mainmise de la majorité de gauche de Victor Ponta sur la justice, qui a fait de grands progrès ces dernières années dans la lutte contre la corruption, un fléau dans le pays.

Klaus Iohannis a quant à lui assuré qu'il œuvrerait pour consolider l'État de droit et défendre l'indépendance de la justice. Si Victor Ponta reste Premier ministre, la Roumanie connaîtra, comme ces deux dernières années, une nouvelle cohabitation. Le président est en charge de la politique étrangère et de la nomination des postes de la haute fonction publique, y compris la justice.

"Nous descendons dans la rue pour pouvoir voter librement"

Les Roumains de l’étranger se sont particulièrement mobilisés pour cette élection. Selon les médias locaux, des queues s'étalaient sur des kilomètres devant les ambassades et les consulats, notamment à Paris, Londres, Stuttgart et Turin.

Au premier tour des milliers d'expatriés n'avaient pas pu exprimer leur suffrage en raison du nombre insuffisant de bureaux de vote. Une manifestation était prévue dimanche soir pour protester contre "les barrières" érigées par les autorités pour "empêcher la participation" à ce scrutin.

"Nous descendons dans la rue pour pouvoir voter librement", ont indiqué les organisateurs, en rappelant qu'un millier de Roumains étaient morts en décembre 1989 pour obtenir ce droit, nié par le régime communiste.

Au premier tour, Klaus Iohannis avait obtenu 46 % des voix des expatriés, contre 15,8 % pour Victor Ponta.

Avec AFP