
Les Palestiniens commémorent le 10e anniversaire de la mort de Yasser Arafat dans un climat de divisions entre le Fatah et le Hamas. Depuis sa prison israélienne, Marwan Barghouti a appelé l'Autorité palestinienne à soutenir "la résistance armée".
Alors que les Palestiniens célèbrent, mardi 11 novembre, le 10e anniversaire de la mort de leur leader historique, Yasser Arafat, décédé en 2004 à Paris, les tensions restent vives dans la région et les divisions nombreuses entre le Fatah et le Hamas, qui contôle la bande de Gaza.
Le contraste est saisissant entre Gaza et Ramallah, la capitale de l'Autorité palestinienne. Dans cette ville de Cisjordanie occupée, des milliers de personnes ont brandi le drapeau jaune du Fatah dans la Mouqataa où Arafat a été enterré après son décès dans un hôpital parisien le 11 novembre 2004. "L'heure de la liberté et de l'indépendance a sonné", proclame un poster géant sur l'estrade où Mahmoud Abbas, le successeur d'Arafat, doit prononcer un discours.
"Mettre fin immédiatement à la coopération sécuritaire"
Les célébrations ont en revanche été annulées dans la bande de Gaza. Une décision que le Fatah a prise après que le Hamas a annoncé qu'il ne pourrait assurer la sécurité de l'événement. Mais, depuis, chacun se renvoie la responsabilité de cette annulation. "Nous tenons le Hamas pour responsable de tout impact négatif que sa position pourrait avoir sur la situation intérieure palestinienne", a indiqué Zakaria al-Agha, l'un des responsables du Fatah.
"La décision du Fatah d'annuler les cérémonies de commémoration de la mort de Yasser Arafat lui revient entièrement. Le Hamas n'a rien à voir là-dedans, nous demandons au Fatah d'arrêter d'accuser les autres", a rétorqué le porte-parole du Hamas, Sami Abu Zuhri.
Autre signe des dissensions palestiniennes, dans une lettre publiée mardi par la presse, Marwan Barghouti, figure très populaire du Fatah emprisonnée par les Israéliens pour son rôle lors de la deuxième Initfada (2000-2005), a appelé Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, à soutenir "la résistance armée".
>> Le risque d'une troisième Intifada ? Le Débat, à (re)voir sur France 24
Il faut "mettre fin immédiatement à la coopération sécuritaire" qui fait des policiers palestiniens des "supplétifs de l'occupant", a lancé celui qui est présenté comme la principale menace pour Mahmoud Abbas si jamais il pouvait concourir à une présidentielle. "Poursuivre le choix de la résistance globale et armée", c'est "être fidèle à l'héritage d'Arafat", ajoute-t-il.
Cycle de violences
Le spectre d'un nouveau soulèvement se fait de plus en plus précis en Palestine : les violences, désormais inimterrompues à Jérusalem, ont gagné les villes arabes d'Israël et la Cisjordanie occupée.

Lundi, une Israélienne et un soldat ont été tués par deux Palestiniens en Cisjordanie et à Tel-Aviv, accentuant le cycle des violences qui agite la région. L'agresseur de la jeune femme a été grièvement blessé par balles, celui du soldat arrêté.
Après ces attaques, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a convoqué en urgence plusieurs responsables de la sécurité et demandé un renforcement des effectifs de sécurité sur le terrain ainsi que la destruction des "maisons des terroristes".
Avec AFP