Une série d’explosions a visé, vendredi matin, des domiciles et véhicules de membres du Fatah, dans la bande de Gaza. Ces attaques n'ont pas fait des victimes. Le Fatah accuse le Hamas, son adversaire politique, d'en être responsable.
Les domiciles et les véhicules de représentants du mouvement palestinien Fatah dans la bande de Gaza ont été la cible, vendredi 7 novembre, d'une série d'explosions limitées. Ces attaques, qui sont survenues en l'espace de quelques heures avant 6 h 30, n'ont pas fait de victimes et n'ont provoqué que des dégâts mineurs, a indiqué le mouvement qui tient le Hamas pour responsable.
Selon Fayez Abou Eita, le porte-parole du Fatah à Gaza, une lettre signée part l'organisation de l'État islamique (EI) a été retrouvée devant chacune des maisons visées. Elle donne aux propriétaires jusqu'au 15 novembre pour déguerpir et ne pas essuyer "les coups qui frapperont tous les traîtres et collaborateurs tels que toi". Ce n'est pas la première fois que de tels actes font l'objet de revendications au nom de l'EI, elles n'étaient jusqu'à présent pas prises au sérieux.
"Le Comité central du Fatah condamne les crimes survenus ce matin [vendredi] contre ses cadres et fait porter au Hamas la responsabilité de ces crimes", a indiqué un haut responsable du Fatah, Nasser al-Qidwa, lors d'une conférence de presse à Ramallah, en Cisjordanie occupée.
Les motivations de ces agressions sont toujours inconnues. Néanmoins, le mouvement islamiste Hamas, qui domine le territoire, a rapidement condamné des attaques "criminelles" et ordonné de traduire ses auteurs en justice.
Tensions entre le Fatah et le Hamas
Ces explosions surviennent à quelques jours du dixième anniversaire de la mort de Yasser Arafat, une date à l'origine de tensions entre le Fatah et le Hamas. Pour la première fois depuis des années, le décès du premier président de l'Autorité palestinienne et dirigeant historique du Fatah sera en effet commémoré publiquement le 11 novembre dans la bande de Gaza, dont le Hamas islamiste a pris le contrôle au prix d'une guerre civile avec le Fatah, laïque, en 2007. L’une des explosions de vendredi matin a visé une estrade montée à l'ouest de Gaza en vue, justement, de ces commémorations.
Ces attentats surviennent également alors que les deux branches rivales du mouvement palestinien ont convenu en avril dernier de former un gouvernement de réconciliation.
Après ces attaques, le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a été contraint d’annuler une visite prévue samedi dans la bande de Gaza. Le chef du gouvernement de réconciliation était censé y rencontrer la nouvelle chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, à l'occasion de la première visite de cette dernière sur place.
Federica Mogherini "a toujours pour projet" d'aller à Gaza samedi, a déclaré un porte-parole de l'Union européenne. Selon ce dernier, elle rencontrera Rami Hamdallah plus tard dans la soirée à Ramallah, en Cisjordanie.
Ces événements ont également eu lieu alors que la vieille ville de Jérusalem connaît ces dernières semaines un regain de tension entre les communautés juive et musulmane. Après la mort d'un deuxième Israélien suite à une attaque à la voiture piégée mercredi, à Jérusalem-est, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, a donné l'ordre vendredi que les maisons des terroristes ayant attqué Israël soient détruites.
Avec AFP et Reuters