François Hollande a achevé, lundi, une visite d'État de trois jours au Canada. Devant les parlementaires à Ottawa, le président a notamment réaffirmé l'importance de l'engagement des forces de la coalition internationale contre l'EI.
En visite d'État au Canada, François Hollande, premier président français à se rendre dans ce pays depuis François Mitterrand en 1987, a estimé, lundi 3 novembre, devant le Parlement canadien, que "face au terrorisme", aucun renoncement n'était possible.
"Face au terrorisme, il n'y a pas de place pour le renoncement, pour la concession ou pour la faiblesse", a déclaré le président français devant les députés et sénateurs canadiens réunis en session extraordinaire. "Le terrorisme menace les valeurs pour lesquelles nos nations se sont bâties", a-t-il ajouté, salué par des applaudissements.
Pour cela, "la France et le Canada agissent ensemble pour prendre leurs responsabilités", a également indiqué le chef d'État en faisant référence à l'engagement des deux pays au sein de la coalition internationale conduite par les États-Unis contre l'organisation de l'État islamique (EI) en Irak.
De son côté, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, n’a pas manqué de rappeler les "événements dramatiques qui se sont déroulés" au Parlement d’Ottawa le 22 octobre, lorsqu’une fusillade avait coûté la vie à un militaire. "Nos institutions démocratiques les plus sacrées ne sont pas à l'abri de la folie meurtrière inspirée par des mouvements terroristes", a-t-il affirmé, alors qu’un autre militaire avait également été victime d’un apprenti jihadiste au Québec le 20 octobre.
Premières frappes canadiennes en Irak
Avec le président français, Stephen Harper a indiqué avoir eu l'occasion de réaffirmer la "volonté" des deux pays de poursuivre la "stratégie d'éradiquer le fléau terroriste, en particulier sur le territoire irakien où nos forces aériennes respectives sont engagées".
Cette visite d'État de François Hollande est la bienvenue pour le Premier ministre canadien, qui doit défendre l'engagement de son pays et les premières frappes aériennes des forces canadiennes contre l'EI, au côté de la coalition internationale.
Les partis d'opposition - le Nouveau parti démocratique, à gauche, et le parti libéral -, ont voté contre, mais l'engagement du Canada aux côtés de la coalition conduite par les États-Unis a été acquis grâce à la majorité du gouvernement conservateur. Le Canada a ainsi effectué dimanche ses premières frappes en Irak contre des positions de l’EI, alors que la France avait commencé ses opérations le 19 septembre.
L'environnement, "un défi pour le siècle"
Le président français a également abordé le thème de l’environnement devant les parlementaires canadiens. Alors que le Canada est sorti du protocole de Kyoto fin 2011, François Hollande a affirmé que la France comptait sur l'engagement du pays "dans le combat contre le réchauffement climatique". "Le défi climatique, ce n'est pas un défi pour les dix prochaines années, c'est un défi pour le siècle", a-t-il déclaré en espérant que "le Canada sera pleinement engagé dans ce combat", notamment lors de la prochaine Conférence climat (COP21) qui se tiendra à Paris en décembre 2015.
Le Premier ministre canadien a assuré qu'il souhaitait "une entente internationale" sur le climat comportant "des obligations contraignantes pour tous les grands joueurs". Il a aussi affirmé que "pour la première fois depuis quelques années, le Canada a modéré et réduit ses émissions de gaz à effet de serre (GES)", grâce à "une approche sectorielle".
Cette approche ne s'applique cependant toujours pas à l'industrie des sables bitumineux de l'Alberta, responsable de la plus forte hausse des émissions de GES au Canada.
Avec AFP