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Viktor Orban abandonne son projet de taxe sur Internet

La rue : 1 - Orban : 0. Le Premier ministre hongrois abandonne son projet de taxe sur le trafic de données sur Internet. Des dizaines de milliers de personnes ont manifesté à Budapest cette semaine contre le projet.

Une fois n’est pas coutume : Viktor Orban aura fini par faire machine arrière. Face au tollé général, le dirigeant hongrois a décidé d’abandonner son projet de taxe sur Internet. Du moins sous sa forme actuelle. Il a promis une " consultation nationale" en janvier.

"La taxe sur Internet ne peut pas être introduite dans sa forme actuelle (...) Rien ne peut être validé dans ces circonstances", a expliqué le Premier ministre dans une interview à la radio publique. "Si le peuple n’approuve pas une chose et si de plus il la considère comme déraisonnable alors elle ne doit pas être faite", a-t-il poursuivi. "Le droit fiscal doit être modifié. Cela doit être retiré".
Au pouvoir depuis 2010, le très conservateur Viktor Orban, régulièrement taxé d’autoritarisme par ses opposants, n’a pourtant pas la réputation de craindre les conflits. Son parti, Fidesz (centre-droit), a largement modifié la législation hongroise, nationalisant les avoirs des fonds de pension privés et taxant les grandes entreprises et les banques pour réduire le déficit budgétaire. En 2011, il avait également fait passer une loi liberticide sur les médias et modifié la constitution. Mais cette fois, il semble avoir entendu la rue.
Sévèrement critiquée par la Commission européenne comme par les Etats-Unis, qui dénoncent un recul en matière de droits de l’Homme en Hongrie, cette idée de taxe sur l’Internet a provoqué un large mécontentement public. Après une première mobilisation dimanche, plusieurs dizaines de milliers de personnes avaient défilé mardi à Budapest contre le projet de taxe sur les téléchargements, que ses opposants jugent liberticide.
Le Fidesz avait pourtant essayé de désamorcer la contestation en promettant que la taxe serait plafonnée à l'équivalent d'environ 2 euros par mois pour les particuliers. En vain. Les manifestations étaient parmi les plus importantes depuis l'arrivée de Viktor Orban au pouvoir en 2010. Pour la première fois, les opposants ont eu gain de cause. Ils ont annoncé la tenue d'une manifestation "de célébration" vendredi soir.
Avec AFP et Reuters