
Condamnés à deux mois et demi de prison par les autorités indonésiennes pour avoir réalisé un reportage sans visa en Papouasie, les deux journalistes français, Thomas Dandois et Valentine Bourrat, sont arrivés à Paris mercredi.
Libres. Les deux journalistes français condamnés en Indonésie pour avoir effectué sans autorisation un reportage sur des rebelles séparatistes en Papouasie sont arrivés à Paris, mercredi 29 octobre au petit matin.
Ils ont été accueillis à l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle par leurs proches et leur comité de soutien dans la zone internationale. Ils sont apparus soulagés : "C’est une sale histoire qui ne se termine", a dit Thomas Dandois. Valentine Bourrat, elle, a déclaré avoir "hâte de pouvoir marcher dans les rues de Paris" et d’être entourée de ses proches.
En présence de Christophe Deloire, le secrétaire général de Reporters sans Frontière, les journalistes ont déclaré avoir espéré un acquittement et que la peine décidée par la justice était un symbole allant contre la liberté de la presse.
Condamnés pour un visa, une première
Thomas Dandois, 40 ans, et Valentine Bourrat, 29 ans, avaient été condamnés vendredi par un tribunal de Papouasie à deux mois et demi de prison, peine couverte par leur détention provisoire dans cette province de l'est de l'archipel indonésien.
Selon l'Alliance indépendante des journalistes d'Indonésie, c'est la première fois que des journalistes étrangers sont condamnés en Papouasie pour avoir enfreint la législation relative à l'immigration.
Libérés lundi 27 octobre, il sont arrivés le lendemain à Jakarta pour un escale de quelques heures. Ils y ont rencontré mardi l'ambassadeur de France en Indonésie, Corinne Breuzé, et le chef de la section consulaire, Pierre-Antoine Gounand. L'ambassade de France s'était beaucoup impliquée dans ce dossier.
Un reportage sur un sujet brûlant
Ils avaient été arrêtés le 6 août alors qu’ils réalisaient, avec un visa touristique, un reportage sur la rébellion papou pour la chaîne de télévision franco-allemande Arte. Thomas Dandois avait été interpellé dans un hôtel de Wamena en compagnie de trois membres du Mouvement de la Papouasie libre (OPM), et Valentine Bourrat appréhendée peu après.
Les deux journalistes s'étaient attaqués à un sujet brûlant pour les autorités indonésiennes. Les forces gouvernementales sont confrontées depuis plusieurs décennies à une rébellion séparatiste. De nombreux Papous y réclament l'indépendance à l'instar de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, autre moitié de cette grande île qui l'a obtenue en 1975 après avoir été une colonie australienne.
L'OPM, qui mène une rébellion armée, accuse les autorités indonésiennes d'entorses graves aux droits de l'Homme contre les civils papous, et de corruption massive liée aux importantes ressources naturelles dans cette région riche en minerais.
Avec AFP