Alors que la Turquie refuse d'intervenir sur le terrain dans la lutte contre l'EI, de plus en plus de voix s'élèvent pour demander la mise en place d'un couloir humanitaire et permettre d'évacuer les combattants kurdes blessés.
Marghas Magharen a échappé au pire. Âgé de 17 ans, ce combattant kurde a été blessé, début octobre, par un sniper jihadiste lors de combats à Kobané, en Syrie, contre des membres de l'organisation de l'État islamique (EI). "J’ai été touché à la jambe et emmené à l’hôpital de campagne", raconte le jeune combattant. Après une semaine de calvaire, il a été transféré dans un hôpital turc pour subir une opération.
>> À lire sur FRANCE 24 : La frontière turco-syrienne, point névralgique de la lutte contre l’EI
Une ambulance turque a pu se rendre au poste frontière proche de Kobané pour récupérer le jeune homme, ainsi que d'autres combattants kurdes pris en charge dans les hôpitaux de la région. En convalescence depuis 10 jours, Marghas affirme vouloir reprendre les armes dès qu’il se sera débarrassé de ses béquilles.
Si le jeune combattant kurde a pu être soigné dans les temps, beaucoup d'autres n'ont pas eu cette chance. Les médecins affirment que davantage de vies pourraient être sauvées si des secours étaient autorisés à se rendre à Kobané pour venir en aide aux kurdes blessés dans les combats.
"L'aide doit venir de Turquie"
"Nous avons des équipes de volontaires prêtes à aller là-bas si un couloir humanitaire était mis en place, explique Fikret Cala un aide-soignant turc. L’arrivée massive de réfugiés ici démontre que la Turquie reste la seule issue de secours pour Kobané". Puis il conclut : "C’est d’ici que doit venir l’aide".
Mais pour l'heure, Ankara refuse toujours d'ouvrir un couloir humanitaire, malgré la demande pressante des Nations unies. Cette passivité lui vaut d'être accusée par les Kurdes de soutenir l'organisation de l'État islamique.