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Dans la ville de Beni, située dans l'est de la République démocratique du Congo, la population reste inconsolable après une attaque qui a fait 26 morts. Reportage.

Dans la nuit du 15 au 16 octobre, au moins 26 personnes ont été tuées à l'arme blanche lors d'une attaque attribuée à des rebelles islamistes ougandais sur la ville de Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Et ce, alors que les autorités congolaises affirmaient que les rebelles de l'Alliance des forces démocratiques (ADF-Nalu) étaient pratiquement défaits. 

Sur place, la population locale reste inconsolable. Une grande messe a été organisée jeudi soir, en présence du gouverneur du Nord-Kivu et de responsables de l'ONU. Les corps des victimes ont été découverts à Ngadi et Kadowu, deux localités du territoire de Beni, fief de la tribu des Nande et carrefour commercial de la région des Grands Lacs.
"Nous avons fui pour échapper à la mort"
Selon les témoignages recueillis sur place, les assaillants sont allés de maison en maison, pillé les habitations et assassiné les propriétaires.
Ceux qui ont survécu à l’attaque sont désemparés. "Nous avions passé la nuit ailleurs. Ce matin, nous avons vu les cadavres de nos voisins alors nous avons fui pour échapper à la mort", explique une habitante.
"J'étais dans ma maison, j'ai vu des personnes passe avec des torches. Dieu est grand, j'ai eu de la chance. Quelques minutes après leur passage, on m’a dit que le chef de notre village avait été déjà tué ainsi que le pasteur de notre église", raconte un autre témoin.
Après avoir appris la nouvelle du massacre, certains se sont précipités sur les lieux de l’attaque pour mettre leurs proches à l’abri. "On m'a appris que plusieurs personnes venaient d'être tuées ici. Voilà pourquoi je suis venu chercher ma grand-mère", explique une habitante de la région. 
L'ADF-Nalu a perdu ses principaux bastions selon l'ONU
Au début du mois, l'ONU annonçait que les ADF-Nalu, rebelles islamistes opèrent depuis une vingtaine d'années dans le Nord-Kivu, avaient tué plusieurs personnes dans les environs de Beni.
Visé depuis juillet par des sanctions du Conseil de sécurité des Nations unies, ce groupe est accusé de meurtres et d'enlèvements. Traqué par l'armée congolaise, soutenu par les Casques bleus de la Mission de l'ONU en RDC (Monusco), il a perdu ses principaux bastions depuis janvier. Ce qui ne l’empêche pas de continuer à semer la terreur dans la région de Beni.