Malgré les sanctions économiques infligées à Moscou par Bruxelles pour son implication dans la crise ukrainienne, Belgrade a décidé de ne pas s'aligner sur la politique de l'UE. La Serbie en profite pour commercer avec le géant russe.
La Serbie, qui a entamé en janvier des négociations d'adhésion avec l'Union européenne, a décidé de ne pas s'aligner sur la politique de sanctions économiques imposées par Bruxelles à l'égard de la Russie. Alors que l'Union européenne souhaite en effet "punir" Moscou pour son implication dans la crise ukrainienne en le frappant au porte-monnaie, Belgrade, lui, y a vu une occasion économique en or de redresser son économie.
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Le pays a donc décidé de ne pas prendre position dans cette guerre commerciale, de snober les directives de Bruxelles et de profiter de l’embargo décrété en représailles par Moscou sur les fruits européens, pour écouler en Russie.... son stock de pommes !
"Ça ne va sûrement pas durer longtemps. Peut être encore un mois ou deux", pronostique Bata Caba, un producteur serbe, qui essaie de vendre le plus rapidement possible sa marchandise. La Serbie justifie sa position par la fragilité économique de son pays. Elle est le quatrième exportateur de pommes vers la Russie. Renoncer à ce commerce, c'est mettre en péril la santé financière de l'État.
L’Europe, évidemment, ne s'est pas franchement réjouie de la nouvelle. L'UE a fait clairement savoir à la Serbie, qu’en tant que futur membre de l’UE elle ferait mieux de suivre la ligne imposée par Bruxelles. Pris entre les deux camps ennemis, les dirigeants serbes tentent, tant bien que mal, de ménager la chèvre et le chou.... Un reportage de Laurent Rouy.