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Loukanikos, le chien de la révolte grecque est mort

La mort du plus célèbre des chiens grecs, Loukanikos, a été annoncée jeudi, entraînant une avalanche d’hommages sur Internet. Il s’était fait connaître entre 2008 et 2012 en étant de toutes les manifestations contre l’austérité en Grèce.

Un chien est mort, mais pas n’importe lequel. Loukanikos, qui signifie "saucisse" en grec, était l’un des symboles des manifestations contre l’austérité en Grèce. Son décès n’a été rendu public que jeudi 9 octobre par le quotidien d’extrême-gauche Avgi, proche du parti Syriza. Sa mort remonte en réalité au 21 mai.

L’annonce de sa disparition a entraîné une avalanche d’hommages en ligne. Loukanikos avait acquis une renommée internationale à partir de 2010. Les multiples photos et vidéos sur lesquels apparaît ce fier représentant de la race canine s’opposant aux forces de l’ordre ont fait le tour du monde. Il a même été retenu dans la liste des personnalités de l’année 2011 du très respectable magazine américain "Time". Le chanteur américain engagé David Rovics lui a aussi dédié la chanson "Riot Dog" (le chien de la révolte).

"Il ne s’en prenait qu’aux policiers"

@GrlSemih comandante loukanikos pic.twitter.com/wEmAMCWl9c

— Cabbar gardaş (@umutcabbar) 24 Mai 2014

Loukanikos a été de presque tous les rassemblements anti-austérité en Grèce depuis 2008. Sa première apparition sur le pavé athénien remonte à la manifestation durant laquelle la police a abattu un jeune grec en décembre 2008. Depuis lors, une aura de légende a entouré Loukanikos, devenu le fidèle serviteur des manifestants, n’hésitant pas à montrer les crocs face à la police anti-émeute.

"Il sortait le matin [pour rejoindre les défilés, NDLR] et rentrait le soir", raconte au quotidien britannique "The Telegraph" Achilleas Adam, qui s’occupait de ce chien depuis 2004. Ses faits d’armes les plus marquants incluent, d’après son maître, une propension à s’emparer de projectiles de gaz lacrymogène pour les éloigner des zones les plus densément occupées par les manifestants. "Il s’en prenait uniquement aux policiers, jamais aux manifestants", se rappelle fièrement Achilleas Adam.

"Saucisse" a pris sa retraite, en 2012, en partie pour des raison de santé. L'exposition trop prolongée au gaz lacrymogène aurait fini par l’user. Mais avec la baisse continue du nombre de manifestants, ses raisons de battre le pavé se faisaient aussi de plus en plus rares. Au moment de son décès, Loukanikos avait, d’après Achilleas Adam, entre 10 et 12 ans.