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Indonésie : deux journalistes français détenus depuis deux mois

Reporters sans frontières et des syndicats de journalistes réclament la libération de Thomas Dandois et Valentine Bourrat, deux reporters français arrêtés il y a deux mois en Papouasie occidentale, alors qu'ils tournaient un reportage pour Arte.

Depuis deux mois, deux journalistes français sont détenus en Indonésie. Lundi 6 octobre, l'association Reporters sans frontières (RSF) a lancé une pétition pour réclamer aux autorités indonésiennes la libération immédiate de Valentine Bourrat et Thomas Dandois.

"Cette pétition a pour but de faire entendre aux autorités indonésiennes qu'il serait absolument illégitime qu'elles retiennent plus longtemps les deux journalistes au motif de dissuader la couverture journalistique de la Papouasie", explique Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières.

Employés par la société de production Memento, les deux journalistes effectuaient un reportage pour Arte sur les conditions de vie locales et les revendications des séparatistes en Papouasie occidentale. Arrêtés par la police le 6 août, ils sont retenus à Jayapura, capitale de la province.

Passibles de cinq ans de prison

Le gouvernement indonésien ne délivrant que très rarement des visas de travail aux journalistes souhaitant se rendre en Papouasie occidentale, les deux journalistes étaient entrés en Indonésie avec un simple visa touristique. Les autorités accusent les deux journalistes d’infraction à la législation sur l'immigration. "Valentine et Thomas n'avaient pas sollicité un visa spécifique pour les journalistes pour la raison que ce dernier n'est presque jamais accordé et au surplus ne permet pas des conditions de reportage normales", poursuit Christophe Deloire.

En règle générale, les journalistes arrêtés sont ensuite expulsés. Mais Valentine Bourrat et Thomas Dandois se retrouvent suspectés de travail illégal, une infraction passible de cinq ans d'emprisonnement et de 500 millions de roupies indonésiennes (42 000 dollars) d'amende. Leur sort est désormais entre les mains du parquet de la province de Papouasie qui peut décider de les renvoyer ou non devant un tribunal.

L'intersyndicale SNJ et SNJ-CGT a également réclamé lundi la libération des deux journalistes. "Les autorités indonésiennes veulent visiblement faire un exemple dans cette affaire pour interdire l'accès à la Papouasie où nos deux confrères ont eu l'audace de se rendre afin d'effectuer un reportage dans cette région limitée d'accès en raison de la permanence d'une guérilla", ont estimé les syndicats dans un communiqué.

Avec AFP