
Les Brésiliens ont voté dimanche pour le premier tour de l'élection présidentielle. Ils ont du choisir entre la chef d'État sortante Dilma Rousseff, grande favorite, et ses deux principaux adversaires, Aecio Neves et Marina Silva, au coude à coude.
Les citoyens du Brésil, le plus grand pays d'Amérique latine, ont voté dimanche 5 octobre pour élire leur président. Quelque 142 millions de Brésiliens ont été invités à choisir entre la continuité des conquêtes sociales de la gauche, au pouvoir depuis 12 ans, ou l’alternance pour relancer l'économie en panne du géant émergent.
La présidente de gauche Dilma Rousseff, du Parti des travailleurs (PT), aborde en solide favorite le premier tour face à un camp du changement divisé entre le classique candidat social-démocrate Aecio Neves et l'atypique écologiste Marina Silva, qui rêve de devenir la première présidente noire du Brésil.
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Selon les derniers sondages, Dilma Rousseff virerait en effet largement en tête du premier tour avec de 40,6 % à 46 % des voix, selon les sondages. Aecio Neves, candidat du Parti social-démocrate brésilien (PSDB), finirait deuxième, entre 24 % et 27 %, et éliminerait avec une légère avance Marina Silva, la représentante du Parti socialiste (PBS) créditée de 21,4 % à 24 % des voix, selon les instituts.
Campagne à rebondissements
Révélatrices des doutes qui agitent un Brésil en pleine mutation, ces élections interviennent au terme d'une folle campagne électorale aux incessants rebondissements. Le dernier s'est produit samedi, à la veille du scrutin, quand, pour la première fois, Aecio Neves a dépassé dans trois sondages Marina Silva, l'ex-favorite de la présidentielle.
Propulsée de manière inattendue dans la campagne après la mort dans un accident d'avion en août de son allié, le candidat du PSB Eduardo Campos, cette transfuge du PT avait déclenché un tsunami dans les sondages, au point d'être largement donnée victorieuse sur Dilma Rousseff en cas de second tour.
Elle a cependant été peu à peu rattrapée puis dépassée par la présidente sortante. Avant de voir revenir sur ses talons le sénateur Neves, tous deux poussés par les puissantes machines électorales de leurs partis.
Vers un second tour classique ?
Le phénomène Marina Silva et sa promesse de "nouvelle politique", en rupture avec le jeu des grands partis traditionnels, pourraient donc n'avoir été qu'un feu de paille. Le Brésil pourrait ainsi se diriger vers un second tour classique entre représentants des deux grands partis qui se partagent le pouvoir depuis 20 ans.
Dilma Rousseff risque toutefois de devoir affronter un front commun anti-PT entre ses deux grands rivaux du premier tour. Le parti au pouvoir a en effet vu son image ternie par des scandales de corruption, dont celui des pots-de-vin versés par le géant étatique pétrolier Petrobras à des parlementaires de sa coalition parlementaire, qui a éclaté en pleine campagne.
Les électeurs vont par ailleurs élire leurs 513 députés fédéraux, 1 069 députés régionaux, 27 gouverneurs et renouveler un tiers du sénat (27 sièges) parmi plus de 26 000 candidats. Au Brésil, le vote est obligatoire pour les citoyens de 18 à 70 ans et facultatif de 16 à 18 ans et pour les plus de 70 ans.
Avec AFP