
Le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY)a requis la prison à perpétuité pour l'ex-chef politique des Serbes de Bosnie, Radovan Karadzic, qui plaide non coupable. Un jugement n'est pas attendu avant fin 2015.
"La prison à vie est la seule peine appropriée." Le procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) n’envisage rien d’autre que la perpétuité pour Radovan Karadzic. L'ancien chef politique des Serbes de Bosnie est poursuivi pour génocide lors de la guerre de Bosnie, qui a fait 100 000 morts et 2,2 millions de déplacés entre 1992 et 1995.
Trois jours avant le début des réquisitoires devant le TPIY basé à La Haye, le procureur requiert la peine maximale. Il accuse Radovan Karadzic d’avoir entrepris - avec son alter ego militaire Ratko Mladic ainsi que le défunt président Slobodan Milosevic - le nettoyage ethnique de certaines zones de la Bosnie après le démantèlement de la Yougoslavie en 1991. Ils voulaient en faire des zones "ethniquement pures" et en ont chassé musulmans, Croates et autres non-Serbes.
"Sous son commandement, les subordonnés de Karadzic et ceux qui coopéraient avec eux ont expulsé, tué, torturé et maltraité des centaines de milliers de musulmans et Croates", soutient le procureur dans un document, publié vendredi 26 septembre.
Radovan Karadzic, 69 ans, a été interpellé en 2008 à Belgrade. Il doit notamment répondre du massacre de près de 8 000 hommes et garçons musulmans par les forces serbes de Bosnie à Srebrenica en juillet 1995, le pire massacre commis en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Il est également poursuivi pour son rôle dans le siège de 44 mois de Sarajevo, la capitale de la Bosnie, lors duquel 10 000 personnes ont été tuées.
Radovan Karadzic plaide non coupable. Un jugement n'est pas attendu avant fin 2015.
Avec AFP