logo

Affaire Bygmalion : Jérôme Lavrilleux suspendu de l'UMP

La commission des recours de l'UMP a confirmé la suspension du parti de Jérôme Lavrilleux. Le rôle de l'ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP pourrait lui coûter son expulsion de la formation politique.

Jérôme Lavrilleux est bien écarté de l’UMP et pourrait prendre la porte. La commission des recours de l'UMP a confirmé sa suspension du parti en raison de son rôle dans l'affaire Bygmalion, a annoncé mardi soir à l'AFP une source UMP.

Le député européen, ex-directeur de cabinet de Jean-François Copé à l'UMP et ancien directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012 de Nicolas Sarkozy, va "se faire notifier" cette décision "prise jeudi dernier à l'unanimité" des membres présents (7, dont deux copéistes, sur 9 au total) de la commission des recours.

Vers une exclusion de l’UMP ?

Jérôme Lavrilleux avait contesté sa suspension décidée avant l'été, jugeant que le bureau politique (BP) du parti avait outrepassé ses droits. La décision de la commission des recours va maintenant être transmise au secrétaire général par intérim de l'UMP, Luc Chatel, ainsi qu'au BP.

C'est désormais une commission spéciale (composée de trois membres : Marc-Philippe Daubresse, Valérie Boyer et Thierry Solère) qui va instruire la procédure d'exclusion de Jérôme Lavrilleux et soumettre son rapport au BP "dans un mois et demi à deux mois", selon cette source.

Si elle se prononce pour l'exclusion, ce qui est probable selon plusieurs sources UMP, la commission spéciale pourra décider qu'elle est temporaire - le temps de la procédure judiciaire dans l'affaire Bygmalion - ou définitive. Jérôme Lavrilleux pourra encore contester cette exclusion en justice.

Jérôme Lavrilleux menace de "parler"

Fin août, Jérôme Lavrilleux a averti que s'il était exclu de l'UMP, il "parlerait". "Pour le moment je me tais. Mais si on m'exclut de ce parti auquel j'appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole et je parlerai", déclarait-il au journal "Le Parisien". Et d'ajouter : "Si on m'exclut de l'UMP, ça se réglera devant les tribunaux. J'ai déjà pris plusieurs avocats."

Le 26 mai, Jérôme Lavrilleux avait reconnu, en direct à la télévision, que la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2012 avait donné lieu à "un dérapage sur le nombre" de meetings et qu'un système occulte avait été mis en place pour éviter de dépasser le plafond autorisé des frais de campagne, soit environ 22,5 millions d'euros.

Ce système consistait pour la filiale de Bygmalion, Event and Cie, à facturer indûment à l'UMP des dépenses qui auraient dû entrer dans le compte de campagne de Nicolas Sarkozy, pour 10 à 11 millions d'euros, selon l'avocat de Bygmalion, Me Patrick Maisonneuve, et Jérôme Lavrilleux, qui a déjà été placé en garde à vue pour cette affaire.

Avec AFP