
Les autorités belges auraient déjoué plusieurs projets d'attentats jihadistes à Bruxelles, dont un ciblant la Commission européenne. Les individus arrêtés préparaient une attaque similaire à celle du Musée juif de la ville, perpétrée en mai.
La Commission européenne située à Bruxelles en Belgique, figurait parmi les cibles possibles de jihadistes revenus de Syrie, a révélé, samedi 20 septembre, la chaîne de radio-télévision néerlandaise publique NOS.
"Ils préparaient un attentat. L'une des cibles était le bâtiment de la Commission européenne à Bruxelles", a indiqué le média néerlandais, qui cite des sources anonymes, précisant qu’au moins deux des personnes arrêtées par les autorités belges étaient originaires de La Haye. D’après leurs informations, les commissaires n'étaient donc pas visés individuellement. "L'action devait ressembler à l'attaque du Musée juif [...] avec pour objectif de tuer un maximum de personnes", a précisé NOS.
Selon l'AFP, un porte-parole de la Comission européenne, qui a déclaré être au courant du projet d’attentat déjoué, a assuré être confiant, affirmant être "sûr que les autorités nationales suivent l'affaire de manière appropriée".
Mais de son côté, la Commission a officiellement indiqué en fin de matinée ne pas avoir eu connaissance de menaces jihadistes. "La Commission n'a reçu aucune information sur des menaces spécifiques", a déclaré un porte-parole. Interrogé, le Parquet à Bruxelles a refusé de s'exprimer sur la question.
Aucun renforcement de la sécurité n'était visible autour du siège de la Commission à Bruxelles dimanche matin. Ces bâtiments abritent plusieurs milliers de fonctionnaires dont les hauts responsables de la gestion de l'Union européenne et de ses 28 pays. Bruxelles abrite également le quartier général de l'Otan et de plusieurs autres compagnies et organisations internationales.
En mai, l'attentat du Musée juif de Bruxelles avait fait quatre morts. Le suspect avait alors ouvert le feu depuis le hall vers l'intérieur du musée. L'auteur présumé des faits est le Français Mehdi Nemmouche, qui avait passé plus d'un an en Syrie dans les rangs des extrémistes islamistes. L’homme est actuellement détenu en Belgique sous l'accusation de "meurtre lié à une entreprise terroriste".
Quatre cents Belges dans la filière jihadiste en Syrie
Par ailleurs, le journal belge "L'Écho" a rapporté dans la même journée que les autorités avaient empêché plusieurs attentats de sympathisants de l’organisation de l’État islamique, revenus au pays après avoir combattu en Syrie. Selon ce journal, plusieurs individus ont été arrêtées, mais les autorités ne veulent pas dévoiler quelles étaient les cibles potentielles, pour ne pas affoler le public.
Le nombre de personnes de nationalité belge qui sont allées se battre en Syrie est estimé à 400, dont environ 90 qui sont depuis rentrées, toujours selon le journal belge. Et la Belgique, comme d'autres pays européens, s'inquiète du nombre croissant de ses ressortissants qui s'en vont combattre en Syrie et en Irak.
En juin, un tribunal a ordonné un procès contre 46 personnes soupçonnées d'être membres de Sharia4Belgium, un groupe islamiste radical accusé de recruter des jeunes dans le but de les envoyer combattre en Syrie.
Avec AFP