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Air France : les pilotes maintiennent la pression au 4e jour de grève

Au quatrième jour consécutif de grève des pilotes d’Air France, six avions sur dix étaient toujours bloqués sur le tarmac. La bataille entre la direction et ses salariés autour du développement de la filiale low cost Transavia se poursuit.

Le bras de fer entre les syndicats de pilotes et la direction d'Air France continue. Au quatrième jour de la grève, seulement quatre vols sur dix étaient assurés, jeudi 18 septembre.

"42 % des vols (assurés), ça augmente très légèrement, on était à 41 % hier, 40 % avant-hier", a indiqué, rassurant, le PDG d'Air France-KLM Alexandre de Juniac sur RMC. Ce dernier a fait état d'une perte comprise entre 30 et 45 millions d'euros pour les trois premiers jours de grève pour la compagnie.

Les pilotes de la compagnie française, qui protestent contre la stratégie de développement de la filiale à bas coûts Transavia, n'ont pas été convaincus par la nouvelle proposition d'Air France.

Après avoir proposé mardi de limiter temporairement l'extension de Transavia à 30 avions en France jusqu'en 2019, Air France a mis sur la table mercredi soir une deuxième offre : conclure avec les syndicats un accord délimitant précisément les activités de Transavia France, Hollande et Europe.

Une proposition "largement insuffisante"

Cette proposition est "largement insuffisante pour protéger les emplois français", a répondu dans la matinée le syndicat majoritaire chez les pilotes (SNPL AF Alpa).

"On nous propose de protéger Orly et 3 villes, Lyon, Nantes et Toulouse, mais quid des autres villes ? Et qui plus est, la garantie proposée est temporaire, de 3 à 6 mois", a expliqué à l'AFP Jean-Louis Barber, le président du syndicat.

Pour réagir à la concurrence toujours plus vive des compagnies à bas coûts, le groupe AF-KLM veut développer la flotte de Transavia en France en attirant des volontaires d'Air France. Il veut aussi ouvrir de nouvelles bases Transavia en Europe dès 2015, avec des pilotes sous contrats locaux.

"Ce qui se joue, c'est l'avenir d'Air France. Après avoir fait un plan de restructuration très dur [...], on est en train de sortir la tête de l'eau, on compromet les fruits de notre redressement", a averti le PDG Alexandre de Juniac. "Si on n'est pas capable de faire ça, on compromet l'avenir d'Air France, c'est sa capacité à conquérir des marchés qui se joue", a-t-il ajouté.

Les négociations reprendront jeudi après-midi entre la direction et les syndicats.

Le SNPL et le Spaf réclament notamment un contrat de travail unique pour l'ensemble des pilotes d'avions de plus de cent places au sein des trois compagnies, Air France, Transavia et Hop!, qui assure les liaisons régionales, au lieu d'un changement de contrat lors d'un passage d'Air France à Transavia.

Avec Reuters et AFP