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Près de 500 migrants portés disparus après un naufrage en Méditerranée

Un naufrage provoqué par des passeurs en mer Méditerranée a fait 500 morts, a affirmé, lundi, l'Organisation internationale pour les migrations. Depuis juin, 2 200 personnes ont disparu en tentant de se rendre en Europe.

Quelque 500 candidats à l’immigration clandestine ont péri dans un naufrage provoqué, la semaine dernière, par des passeurs en Méditerranée, a affirmé, lundi 15 septembre, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM). Un bilan qui, s’il venait à être confirmé, ferait de cette catastrophe maritime "l'une des plus graves" survenues ces dernières années.

L'OIM a récolté les témoignages de deux Palestiniens de Gaza, recueillis jeudi près de Malte par un porte-conteneurs panaméen qui les a débarqués samedi à Pozzallo, dans le sud de la Sicile. Les deux jeunes hommes, interrogés séparément, ont raconté être partis le 6 septembre de Damiette, en Égypte, avec environ 500 autres personnes - Syriens, Palestiniens, Égyptiens et Soudanais. Parmi elles se trouvaient des familles avec enfants, ainsi que des mineurs isolés.

"Le chaos qui règne en Libye favorise les départs"

"Homicide de masse"

Pendant la traversée, les passeurs ont obligé les clandestins à changer plusieurs fois d'embarcation, mais quand ils leur ont demandé mercredi de sauter sur un nouveau bateau plus petit, les passagers se sont rebellés, selon ces témoignages. D'après leur récit, les passeurs, qui se trouvaient sur un autre bateau, ont alors embouti la poupe de l'embarcation des migrants, qui a coulé.

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Les deux Palestiniens ont été recueillis un jour et demi plus tard. L'un d'eux portait un gilet de sauvetage. L'autre s'était accroché à une bouée avec sept autres personnes, dont un enfant égyptien, qui ont toutes succombé à l'épuisement. "Neuf autres survivants ont été secourus par des navires grecs ou maltais, mais il semble que tous les autres aient péri", a déclaré à l'AFP Flavio Di Giacomo, porte-parole de l'OIM en Italie.

Les autorités italiennes ont ouvert une enquête sur ce naufrage qui pourrait constituer un "homicide de masse", selon les termes de l'OIM.

Plus de 100 000 personnes arrivées en Europe par la mer depuis janvier

À ces lourdes pertes viennent aussi s'ajouter les dizaines de clandestins disparus dans un autre naufrage, dimanche 14 septembre, à l'est de Tripoli. Selon la marine libyenne, sur les "200 personnes ou plus" à bord, seules 36, dont trois femmes, ont été secourues quand leur embarcation a coulé.

"Il y avait un grand nombre de corps qui flottaient. Mais le manque de moyens ne nous a pas permis de repêcher les cadavres, surtout qu'il commençait à faire nuit [dimanche soir]. Notre priorité était de secourir les survivants", a expliqué à l'AFP le colonel Ayoub Kassem.

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La Libye est un pays de transit vers les côtes européennes pour des centaines de milliers de migrants en grande majorité africains. Ils s'entassent dans des embarcations de fortune pour tenter la périlleuse traversée de la Méditerranée vers Malte ou vers l'île italienne de Lampedusa, au sud de la Sicile.

Fin août, quelque 170 Africains avaient disparu dans un autre naufrage au large de la Libye, où l'anarchie a laissé le champ libre aux passeurs qui ont multiplié les départs ces dernières semaines.

Selon le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR), plus de 2 200 personnes ont péri ou ont été portées disparues en tentant de franchir la Méditerranée depuis juin. Et 130 000 personnes sont arrivées en Europe par la mer depuis le 1er janvier, soit déjà plus de deux fois plus que pendant toute l'année 2013. Quelque 118 000 personnes ont été reçues en Italie, pour la plupart secourues dans le cadre du vaste programme "Mare Nostrum", qui doit s'achever d'ici novembre, a précisé le HCR.

Avec AFP