Quatre ans après le passage de la tempête Xynthia, qui a coûté la vie à 29 habitants de la Faute-sur-Mer, cinq personnes sont poursuivies pour homicides involontaires. Un lotissement avait été submergé après la rupture d'une digue.
Le procès Xynthia s'ouvre, lundi 15 septembre, devant le tribunal correctionnel des Sables d'Olonne durant cinq semaines. Plus de quatre ans après la tempête qui a fait 29 morts à la Faute-sur-Mer en Vendée, cinq prévenus feront face à plus de 120 parties civiles pour répondre d'homicides involontaires.
La justice doit établir comment ces habitants ont pu trouver la mort durant la nuit du 28 février 2010 dans des lotissements, où certaines maisons venaient d'être construites, dans une zone surnommée plus tard "la cuvette mortifère". Le principal accusé, l'ancien maire de la ville René Marratier, est soupçonné de s'être opposé pendant des années aux restrictions de constructions que voulait imposer la préfecture, pour ne pas freiner le développement de sa commune.
Son ex-adjointe à l'urbanisme Françoise Babin, le fils de celle-ci Philippe Babin, agent immobilier et Patrick Maslin, gérent de sociétés de construction et conseiller municipal sont également poursuivis pour avoir autorisé ou fait édifier des maisons en dépit des règles de sécurité. Alain Jacobsoone, directeur départemental adjoint des territoires de la mer de Vendée (DDTM), de permanence la nuit du drame, est aussi accusé de n'avoir pas transmis toutes les consignes de sécurité du préfet à la mairie.
"Une épreuve assez compliquée"
Les deux premières semaines du procès seront consacrées au rappel des faits et surtout aux témoignages d'une cinquantaine de victimes. Ils pourront raconter comment ils se sont retrouvés piégés dans leur maison après le débordement de la digue et l'inondation de leur quartier situé sur une langue de terre coincée entre l'océan Atlantique et l'estuaire du Lay, un petit fleuve côtier. "Cela va être une épreuve assez compliquée, on sera là pour se soutenir les uns les autres", a expliqué Renaud Pinoit, président de l'AVIF, l'association des victimes.
Les prévenus seront pour leur part entendus à partir de la quatrième semaine. Ils risquent jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 75 000 euros d'amende. Le jugement sera rendu le 12 décembre. Très médiatisé, ce procès recevra plus de 116 journalistes. Une salle a été spécialement aménagée dans le centre des congrès des Sables d'Olonne pour faire face à cette affluence.
Avec AFP et Reuters