Les jihadistes de l’organisation de l’État islamique (EI) ont-ils migré vers de nouveaux réseaux sociaux, ou est-ce Washington qui a fait pression sur Twitter pour les faire taire ? Dans tous les cas, les utilisateurs du compte Twitter du groupe, qui jusqu’ici se vantaient haut et fort de leurs exactions sur le réseau social, sont soudain devenus muets ces derniers jours.

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Plusieurs comptes affiliés à l’organisation islamiste sunnite présente en Irak et en Syrie paraissent en effet avoir été mis en veille, selon plusieurs sources gouvernementales américaines. Des responsables de l’administration affirment ne pas être au courant d'initiatives du gouvernement visant à fermer ces comptes Twitter et la société elle-même ne fait aucun commentaire.

Menaces sur des employés de Twitter

Cette interruption intervient alors que plusieurs comptes d'utilisateurs liés à l'EI auraient menacé des employés de Twitter dernièrement, même si aucun lien n'a pu être établi entre les deux incidents. Twitter a ainsi suspendu plusieurs comptes affiliés à l'EI ces derniers mois, dont celui d'un utilisateur qui évoquait des représailles contre des employés du réseau social.

Lorsque l'administration américaine identifie sur les réseaux sociaux des personnes soupçonnées de "terrorisme" ou d'"extrémisme", elle les signale aux sociétés concernées, Facebook ou Twitter par exemple, qui agissent ensuite comme elles l'entendent, explique un responsable gouvernemental.

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Selon un autre haut fonctionnaire, un net changement a été constaté dans la manière de communiquer de l'EI sur les réseaux sociaux dans les jours qui ont précédé le discours d'Obama, mercredi. Le président américain a annoncé son intention d'"éradiquer" les jihadistes de l’EI en autorisant pour la première fois des frappes aériennes en Syrie et une intervention accrue en Irak, tout en excluant une offensive au sol.

Basculement sur VKontakte ou Diaspora

Certains spécialistes suggèrent que les islamistes auraient pu basculer sur d'autres réseaux comme le service russe VKontakte ou le réseau décentralisé Diaspora.

Twitter, qui a moins de restrictions de contenu que ses concurrents, est devenu un outil de communication très prisé des militants ou des activistes armés. Il peut être utilisé de manière anonyme, le véritable nom de l'utilisateur n'étant pas demandé pour l'ouverture d'un compte.

Ses règles interdisent toute menace de violence directe et spécifique visant les autres mais les comptes qui prétendent être affiliés à des groupes militants figurant sur la liste des organisations terroristes du département d'État (FTO, Foreign Terrorist Organizations), comme l'EI, ne les enfreignent pas automatiquement.

Twitter s'appuie sur des signalements d'utilisateurs ou de responsables gouvernementaux pour décider de supprimer des messages ou un compte. Facebook a, au contraire, une équipe chargée de surveiller les messages diffusés par des groupes considérés comme terroristes. L'EI est interdit sur ce réseau.

Avec AFP