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Le soutien et la promotion de l'organisation de l'État islamique (EI) sont désormais interdites en Allemagne. Le gouvernement allemand tente ainsi de mettre un terme au recrutement de combattants jihadistes et au financement des activités de l’EI.

Le ministre allemand de l'Intérieur, Thomas de Maizière, a annoncé vendredi 12 septembre, l'interdiction des activités de soutien ou de promotion de "l'organisation terroriste" de l'État islamique (EI), sur son territoire.

"L'Allemagne est une démocratie capable de se défendre, il n'y a aucune place ici pour une organisation terroriste [...] c'est pourquoi j'interdis avec effet immédiat les activités de [...] l'État islamique en Allemagne", a annoncé le ministre, lors d'un point de presse à Berlin.

Le recrutement de combattants pour le jihad, mais aussi l'utilisation en public de signes et symboles de l'EI, ou encore les activités de financement de cette organisation, sont visés par la décision du ministre.

"Cette interdiction est un pas important dans le combat contre le terrorisme international, un pas important pour la liberté et la sécurité en Allemagne", a aussi estimé Thomas de Maizière. "Elle cible les terroristes qui utilisent abusivement la religion à des fins criminelles. [...] Nous devons éviter que des islamistes radicaux transportent leur jihad dans nos villes", a ajouté le ministre de l’Intérieur allemand.

Lundi, la chancelière Angela Merkel, comme plusieurs médias et responsables politiques, avait appelé à durcir la loi pour lutter contre la propagande islamiste, après la provocation d'une poignée de salafistes se revendiquant "police de la charia" dans les rues de Wuppertal, dans l’ouest du pays.

Des islamistes devant la justice

Dans le même temps, un procès de quatre islamistes radicaux, soupçonnés d'une tentative d'attentat à la gare de Bonn fin 2012, et d'une tentative d'assassinat déjouée en mars 2013, s'est ouvert lundi à Düsseldorf, une ville de l'ouest également. Par ailleurs, trois hommes de nationalité allemande, soupçonnés d'appartenir au groupe islamiste somalien des Shebab, ont été arrêtés samedi à l'aéroport de Francfort alors qu'ils revenaient du Kenya, a annoncé lundi 8 septembre le parquet fédéral allemand.

Le gouvernement allemand a décidé récemment de livrer des armes aux combattants kurdes qui luttent contre les jihadistes de l’État islamique dans le nord de l'Irak. Berlin a exprimé à plusieurs reprises sa préoccupation concernant ses ressortissants qui ont rejoint les rangs de l’organisation de l'EI en Irak ou en Syrie.

Dans une interview donnée début août, Hans-Georg Maaßen, le patron de l'Office fédéral de protection de la Constitution, le service de renseignements intérieurs du pays, évoquait le nombre de 400 Allemands partis pour le jihad ces derniers mois. Dans son rapport de 2013, publié en juin dernier, l'Office évaluait à "5 500 personnes" la mouvance salafiste en Allemagne, contre 4 500 en 2012.

Avec AFP