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Attribution de marchés : une enquête vise des proches de Kader Arif

Le parquet de Toulouse a ouvert une enquête préliminaire, mercredi, concernant l'attribution de contrats publics liant la Région Midi-Pyrénées à des sociétés de proches parents du secrétaire d'État aux Anciens combattants, Kader Arif.

En pleine polémique Thévenoud, un autre membre du gouvernement va-t-il tomber ? Le procureur de la République de Toulouse a annoncé, mercredi 10 septembre, qu’une enquête préliminaire sur des passations de marchés entre la Région Midi-Pyrénées et des sociétés appartenant à des proches parents du ministre délégué aux Anciens combattants Kader Arif a été ouverte.

Cette ouverture d’enquête préliminaire fait suite à un "signalement" déposé lundi par des élus du groupe d’opposition au sein du Conseil régional, "faisant état d’anomalies dans les relations contractuelles existant entre la Région et certaines sociétés", a expliqué le procureur Michel Valet. "On a une dénonciation circonstanciée de certains faits. J’ai le devoir de vérifier ce qu’il en est", a-t-il ajouté, tout en appelant à la plus grande prudence quant à l’issue de ces investigations confiées mercredi à la police judiciaire de Toulouse.

Deux millions d’euros engrangés par deux sociétés

Deux conseillers régionaux UMP, Elisabeth Pouchelon et Vincent Terrail-Novès, ont détaillé mercredi après-midi devant la presse le fruit de recherches de plusieurs mois sur ces marchés liant la Région Midi-Pyrénées à deux sociétés successives – AWF musique, puis AWF – appartenant notamment au frère et à des neveux de Kader Arif.

Ces sociétés, spécialisées dans la sonorisation et l’éclairage d’événements publics, auraient engrangé, depuis 2008, environ 2 millions d’euros de contrats de la Région Midi-Pyrénées, dirigée par le socialiste Martin Malvy.

Les élus de l’opposition et "Le Canard enchaîné", dans un article paru mercredi, se demandent si les deux sociétés ont bénéficié de favoritisme.

La Région Midi-Pyrénées dément

Le conseil régional de Midi-Pyrénées a fermement démenti toute malversation dans ce dossier et menacé de poursuites "toute insinuation" suggérant le "moindre favoritisme". "Que la société (...) soit dirigée par le parent d'un membre du gouvernement n'est en rien répréhensible puisqu'aucun membre du gouvernement n'est intervenu ni directement ni indirectement pour favoriser l'attribution d'un marché qui concerne la Région et elle seule", a réagi la Région dans un communiqué, rapporte France 3 Midi-Pyrénées sur son site internet.

Kader Arif, en déplacement à Londres, a fait savoir par son entourage qu’il ne souhaitait pas commenter ces informations. Âgé de 55 ans, il a occupé pendant 10 ans (1999-2008) le poste de secrétaire fédéral du PS de la Haute-Garonne et est régulièrement présenté comme un proche de François Hollande.

Avec AFP