"Le Canard enchaîné" a révélé, dans son édition de mercredi, que l'ancien secrétaire d'État, Thomas Thévenoud, n'avait pas payé son loyer pendant trois ans. L'intéressé se défend de malhonnêteté et assure souffrir de "phobie administrative".
Il y a eu les problèmes fiscaux liés à des retards de paiement, il y a maintenant les loyers impayés de son appartement parisien. L’ancien secrétaire d’État au Commerce extérieur, Thomas Thévenoud, écarté du gouvernement et du Parti socialiste, n’en finit pas de se justifier sur ce qu'il qualifie de "négligences ". Mercredi 10 septembre, "Le Canard enchaîné" a révélé que l’éphémère secrétaire d’État n’avait pas payé le loyer de son logement dans le 5e arrondissement de Paris, pendant trois ans.
"C'était avant mon élection à l'Assemblée nationale, explique-t-il sur Europe 1. Depuis, tout cela est réglé". "La somme a été intégralement acquittée le 1er septembre 2014 pour un montant de 41 475 euros, dont 12 593 euros de pénalités", assure le parlementaire.
Face à une menace imminente d’expulsion, le député de Saône-et-Loire a, en effet, réglé ses arriérés. Il aurait d'ailleurs changé de bailleur après avoir réglé la douloureuse. C’est le propriétaire mécontent qui - petite vengeance personnelle ? - a contacté le ministère de l’Intérieur pour raconter ses différends avec l’ancien locataire.
Mais ces problèmes de conformité avec le Trésor public comme avec son ancien propriétaire n’ont rien à voir avec de la malhonnêteté, se justifie l'intéressé auprès du "Canard enchaîné". Thomas Thévenoud souffre en réalité de "phobie administrative". Et, à lire ses dernières déclarations, l’élu supporterait mal que l’on remette en cause sa probité. "Ça suffit maintenant ! Je m’en prends plein la gueule !", a-t-il déclaré le 9 septembre au quotidien gratuit "Metro". "Vous savez, j'ai un tout petit patrimoine, je ne me suis jamais enrichi", a-t-il encore confié aux journalistes d'Europe 1.
La classe politique dans son ensemble réclame sa démission de son siège de député, auquel il s’accroche. Son éviction fragiliserait encore un peu plus la majorité socialiste si l'élu, qui siègera parmi les non-inscrits, ne continuait pas à voter pour elle comme il dit en avoir l’intention. Sans lui, le groupe PS compterait en effet 289 membres, soit exactement la majorité absolue des sièges à l’Assemblée nationale, ce qui ne lui laisserait plus beaucoup de marge de manoeuvre.
Avec AFP et Reuters