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Le Drian : l’opération Barkhane pourrait "monter vers la frontière libyenne"

En s'appuyant sur les succès de l’armée française au Mali, le ministre de la Défense a estimé mardi que la France devait agir en Libye, où la menace jihadiste se fait grandissante.

Lors d’une interview accordée au "Figaro", le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a alerté mardi sur la "gravité de la situation en Libye", estimant qu’elle nécessitait l’intervention de la France. "Nous devons agir en Libye et mobiliser la communauté internationale. J'en parlerai dès aujourd'hui [mardi, ndlr] à Milan avec mes homologues européens [lors d’une réunion informelle, ndlr]. L'Assemblée générale des Nations unies est une autre occasion à saisir", a déclaré le ministre.

"Rappelons-nous ce que nous avons collectivement entrepris et réussi au Mali : une opération militaire de grande ampleur pour libérer ce pays de la menace jihadiste, et un processus politique démocratique. La dégradation de la situation sécuritaire en Libye pourrait entamer cet acquis", a-t-il poursuivi.

Selon Jean-Yves Le Drian, le dispositif militaire français au Mali, Barkhane, pourrait être amené à "'monter' vers la frontière libyenne". "Le sud libyen est une sorte de 'hub' où les groupes terroristes viennent s'approvisionner, y compris en armes, et se réorganiser. […] Or la Libye est à la fois la porte de l'Europe et du Sahara", a encore affirmé le ministre de la Défense.

>> À voir sur France 24 : Carte : l’opération Barkhane de l’armée française au Sahel

Depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, les autorités transitoires ne sont pas parvenues à rétablir l'ordre et la sécurité dans le pays. La Libye est en proie à des combats meurtriers entre milices rivales depuis la mi-juillet.

Des militaires français au sol contre l'EI ?

Le ministre de la Défense s’est également exprimé en ce qui concerne la crise irakienne, alors que l'État islamique s'est emparé de vastes territoires en Syrie et en Irak. "Il y aura une participation de la France à une coalition internationale", a-t-il affirmé, lors d'une interview à Europe 1 cette fois-ci, indiquant que la coalition était "en train de se dessiner".

Une façon d’embrayer le pas à François Hollande qui, la semaine dernière, avait annoncé que la France participerait à une coalition contre l'organisation de l'EI, si le gouvernement irakien en faisait la demande, et dans le respect du droit international.

À la question "y aura-t-il des militaires français au sol ?", Jean-Yves Le Drian a  répondu : "Je n'ai pas à vous décliner la manière d'agir. On verra au moment où ça se fera."

Dans l'entourage du ministre, on précise par ailleurs que "rien n'est exclu dans le sens où on ne définit pas une éventuelle opération politique et militaire en fermant la porte à ce qu'il faut faire" et ne pas faire. "Il faut d'abord qu'on se mette d'accord avec nos partenaires sur ce qu'il faut faire", ajoute cette source, citée par Reuters.

Avec Reuters et AFP