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Gaston Flosse, qui vient de se voir notifier son inéligibilité, a perdu vendredi soir la présidence de la Polynésie française. François Hollande a refusé de lui accorder la grâce présidentielle dans une affaire d'emplois fictifs.

Il est désormais inéligible. Gaston Flosse, 83 ans, réélu en mai 2013 président de la Polynésie française, a perdu le pouvoir vendredi 5 septembre. Le haut-commissaire de la République dans l'archipel a en effet déclaré son inéligibilité, François Hollande lui ayant refusé quelques heures plus tôt la grâce présidentielle.

Gaston Flosse, mis en cause dans une affaire d’emplois fictifs, avait été condamné à quatre ans d'emprisonnement avec sursis, 125 000 euros d'amende et 3 ans d'inéligibilité, une peine confirmée en cassation le 23 juillet.

La demande de grâce de Bruno Sandras, un maire polynésien condamné dans la même affaire, a aussi été rejetée par la présidence française.

Le haut-commissaire de la République a notifié sa démission d'office à Gaston Flosse vendredi soir en mains propres, ce qui entraîne la perte de ses mandats de président de la Polynésie française. Son mandat de sénateur (DVD), en revanche, dépend d'une procédure qui relève du Sénat, du Conseil Constitutionnel et du ministère de la Justice.

Son gendre devrait lui succéder

Gaston Flosse conserve la possibilité de déposer un référé-suspension devant le Conseil d'État. Malgré tout, selon le haut-commissariat, l'inéligibilité du président polynésien est effective immédiatement.

Le vice-président de la collectivité d'outre-mer, Nuihau Laurey, va assurer les affaires courantes, jusqu'à l'élection d'un nouveau président par l'assemblée de la Polynésie française. Une élection est sans suspense : Gaston Flosse a plusieurs fois annoncé que son ex-gendre Édouard Fritch lui succéderait, et leur parti dispose d'une large majorité à l'assemblée (38 sièges sur 57).

Édouard Fritch, actuel président de cette assemblée, doit laisser le perchoir au ministre du Logement Marcel Tuihani, un autre proche de Gaston Flosse.

Pour lui succéder au Sénat, il a poussé les candidatures de l'une de ses élues à l'assemblée, Teura Iriti, et de son gendre, l'avocat Vincent Dubois. Leur élection, fin septembre, ne devrait être qu'une formalité, le parti de Gaston Flosse disposant d'une très large majorité de grands électeurs dans les 48 communes de Polynésie.

Président de la Polynésie française entre 1984 et 1987, puis de 1991 à 2004, Gaston Flosse a ensuite connu neuf ans de traversée du désert entrecoupés de deux brefs retours au pouvoir, avant d'être réélu en mai 2013.

Avec AFP