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Pôle emploi : Rebsamen se défend de vouloir "stigmatiser" les chômeurs

Le ministre du Travail François Rebsamen s'est attiré, mardi, l'ire des syndicats après avoir déclaré que Pôle emploi devrait renforcer son contrôle sur les démarches effectuées par les chômeurs pour retrouver du travail.

Pour tenter de contrer la montée continue du chômage en France, François Rebsamen, ministre du Travail, a annoncé, mardi 2 août, qu'il était favorable à un contrôle plus strict des démarches effectuées par les chômeurs pour retrouver un emploi.

"Je demande à Pôle emploi de renforcer les contrôles pour être sûr que les gens cherchent bien un emploi", a affirmé François Rebsamen sur iTélé, soulignant que 350 000 annonces ne trouvent pas preneur en France.

Mais face au tollé provoqué par ses déclarations, le ministre a expliqué dans la soirée, sur RTL, avoir simplement voulu rappeler que les chômeurs ont "des droits et des devoirs" et qui ne voulair pas les "stigmatiser". Le ministre du Travail a assuré que "quand la gauche est là, elle ne harcèle pas les chômeurs". "Je ne demande que l'application de la loi", a-t-il insisté.

"Scandaleux" et "pathétique" pour les syndicats

Les demandeurs d'emploi pris en faute par les contrôleurs risquent une radiation temporaire des listes et, donc, une suspension du versement de leur allocation chômage. François Rebsamen a décidé de brandir cette menace quelques jours après la publication des chiffres du chômage de juillet, en hausse de 0,8 % en un mois et de 4,3 % en un an.

Cette posture de Père Fouettard n'a pas été du goût des syndicats. Force ouvrière (FO), la CGT et la CFDT ont dénoncé les propos du ministre. La CFDT trouve les propos de François Rebsamen "scandaleux", FO évoque une proposition "pathétique" et Eric Aubin, chargé de l'emploi à la CGT, a regretté que "la seule solution" du gouvernement soit de "sanctionner les chômeurs".

Un "emballement médiatique" que le ministre "ne comprend pas", comme il l'a expliqué par la suite.

Il semblerait, de toute façon, que Pôle emploi n'ait pas attendu l'appel de leur ministre de tutelle pour passer à l'action. Dans plusieurs régions "des équipes de conseillers spécialement dédiés au contrôle de la recherche d'emploi des chômeurs" sont déjà à l'œuvre depuis un an, assure "Le Monde". Mais ces chasseurs de fraude agissaient jusque-là dans la plus grande discrétion et les déclarations du ministre du Travail permettraient à Pôle emploi de sortir du bois et préparer la généralisation du dispositif à toute la France.

Avec AFP