La totalité des Casques bleus philippins, encerclés par des combattants islamistes syriens sur le plateau du Golan, ont été évacués dans la nuit de samedi à dimanche après la conclusion d'une trêve. Les soldats fidjiens sont toujours retenus.
Ils sont sains et saufs. La totalité des 75 Casques bleus philippins de la Force des Nations unies pour le désengagement sur le Golan (FNUOD), ont été dégagés des positions périlleuses où ils étaient bloqués en raison de combats, a indiqué dimanche un porte-parole de l'armée philippine.
"Tous sont en sécurité. Nous avons quitté notre position mais nous avons emporté toutes nos armes", a déclaré le lieutenant-colonel Ramon Zagala.
Un premier groupe de 35 soldats philippins avaient été extraits samedi 30 août de leur position par des véhicules blindés de l'ONU après que des rebelles syriens ont attaqué leurs camarades positionnés à environ 4 km, a-t-il indiqué. Les 40 autres soldats ont fait face aux rebelles syriens durant "un échange de tirs de sept heures" mais ont pu finalement, profitant de la nuit, rejoindre à pied une position de l'ONU située à 2 km.
Ils ont ensuite été transportés au camp Ziouani, situé derrière les lignes de l'ONU, a-t-il dit à l'AFP. "Il n'y a plus de confrontation. Tous sont en sécurité."
Un cessez-le-feu conclu avec les éléments armés
L'ONU a de son côté confirmé que les 40 Casques bleus philippins de l'Undof avaient été exfiltrés "pendant un cessez-le feu conclu avec les éléments armés" qui les bloquaient dans leur position. "Il sont arrivés en lieu sûr une heure après", ajoute l'ONU dans un communiqué.
À Manille, le général Gregorio Catapang, chef d'état-major des forces armées, a déclaré lors d'une conférence de presse qu'Israël et la Syrie avaient participé à leur évacuation. Les Casques bleus philippins s'étaient retrouvés sous le feu d'une centaine de combattants islamistes et ont riposté. Les tirs ont duré sept heures. "Cette attaque a incité la FNUOD à repositionner nos troupes vers une position plus sûre dans la zone couverte par la mission", a ajouté le général Catapang. "À l'heure actuelle, les soldats de la paix philippins des Positions 68 et 69 ont été repositionnés avec succès au Camp Ziuoani".
Quarante-quatre Fidjiens toujours portés manquants
Un groupe de 44 soldats fidjiens, capturés jeudi 28 août par des islamistes à moins de dix kilomètres de là, sont par ailleurs toujours portés manquants.
Dans une déclaration rapportée par son porte-parole, le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a "fermement condamné" l'attaque contre les Casques bleus philippins et la détention de leurs collègues fidjiens, qu'il a attribuées des "acteurs armés non-étatiques, dont le Front al-Nosra".
Il a réclamé "la libération immédiate et sans conditions" des Casques bleus détenus et demandé à "toutes les parties de coopérer pleinement" avec l'Undof. Le Conseil de sécurité a publié une déclaration similaire, adoptée à l'unanimité de ses 15 membres, sans toutefois identifier les groupes armés responsables. Le Conseil a "réclamé la libération immédiate et sans conditions et le libre passage" des Casques bleus fidjiens. Il a aussi demandé à nouveau "aux pays qui peuvent exercer une influence" de faire pression sur les responsables.
Les rebelles syriens, dont certains ayant des liens avec le Front al-Nosra, la branche syrienne d'al-Qaïda, ont été pointés du doigt. Un commandant du groupe jihadiste a déclaré qu'ils avaient été capturés parce que la mission de l'ONU aidait le régime de Bachar al-Assad et qu'elle était restée indifférente aux souffrances du peuple syrien. Il a par ailleurs affirmé qu'ils étaient en bonne santé.
La FNUOD, déployée après la Guerre du Kippour (1973), compte 1 223 soldats de la paix en provenance des Philippines, des îles Fidji et de quatre autres pays (l'Inde, l'Irlande, le Népal et les Pays-Bas).
Avec AFP et Reuters