Le Premier ministre polonais Donald Tusk et la ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, ont été respectivement désignés samedi, aux postes de président du Conseil européen et chef de la diplomatie de l'UE.
Les dirigeants de l'UE, réunis samedi 30 août à Bruxelles, ont nommé deux nouveaux responsables européens. Le Premier ministre polonais Donald Tusk a été désigné comme futur président du Conseil européen, et la ministre italienne des Affaires étrangères, Federica Mogherini, comme chef de la diplomatie de l'UE.
La désignation de Donald Tusk, un signal à la Russie
A 57 ans, Donald Tusk, membre du parti conservateur européen PPE, succédera en décembre à Herman Van Rompuy, qui a été le premier président permanent du Conseil. Ce poste stratégique a pour but de coordonner le travail des chefs d'État et de gouvernement, et de représenter l'UE à l'étranger au côté du président de la Commission.
Dans un contexte de crise diplomatique avec la Russie, la nomination d’un président du Conseil de nationalité polonaise - et partisan de la fermeté vis-à-vis de Moscou, qui plus est - envoie un message rassurant pour les pays de l'Est, et un signal de fermeté à Moscou. La Pologne, ancien pays du bloc communiste, fait partie des États membres de l'UE les plus en pointe dans le soutien à l'Ukraine.
Outre ses positions anti-russes, Donald Tusk est aussi connu pour être un fervent libéral. "C’est un ami des patrons", explique Caroline de Camaret, spécialiste de l'Europe à France 24. "Mon expérience en tant que Premier ministre montre qu'il est possible d'associer discipline budgétaire d'un côté et croissance économique de l'autre, il est possible de combiner ces deux défis", a d’ailleurs déclaré le futur président du Conseil juste après sa désignation. Une petite phrase qui pourrait s’adresser à "certains certains pays qui réclament un petit relâchement du pacte, du côté de la France notamment", précise Caroline de Camaret.
Federica Mogherini succèdera à Catherine Ashton
Federica Mogherini, 41 ans, qui succède à la Britannique Catherine Ashton au poste de chef de la diplomatie européenne, est issue du Parti démocrate italien. Après la victoire écrasante du Parti démocrate aux élections européennes, qui en a fait le premier parti de gauche en Europe, le Premier ministre Matteo Renzi a appuyé sa candidature.
Ayant encore relativement peu d'expérience, cette jeune femme blonde, à l'apparence stricte, a multiplié les voyages à l'étranger, notamment en Ukraine et en Russie. Sa rencontre avec le président Vladimir Poutine lui avait attiré de vives critiques de plusieurs pays d'Europe de l'est, qui l'avaient accusée d'être "pro-russe". Samedi soir à Bruxelles, Federica Mogherini a tenu à rappeler qu'en juillet, elle s'était d'abord rendue à Kiev, avant d'aller à Moscou.
"Nous essayons de faciliter une forme de dialogue", s'est-elle défendue samedi soir. Elle a affirmé qu'il fallait "maintenir ouverte la voie diplomatique". "Nous savons tous qu'il n'y a pas d'option militaire", a-t-elle ajouté.
À ceux qui lui reprochent son manque d'expérience, la jeune femme a répliqué qu'elle représentait une "nouvelle génération de dirigeants" qui pensent que l'Europe "est un rêve devenu réalité, et que nous devons être attentifs à ce qu'il ne se transforme pas en cauchemar".
Au poste de "haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité" son rôle sera de coordonner la politique extérieure et de défense de l'UE. Peu expérimentée comme Frederica Mogherini lors de sa prise de fonction, Catherine Ashton avait finalement réussi la fin de son mandat, avec son rôle de premier plan dans les négociations sur le nucléaire iranien, et entre la Serbie et le Kosovo. La résolution du conflit ukrainien sera le premier défi à relever pour Frederica Mogherini.
Avec AFP