Christine Lagarde a été mise en examen, mardi, dans le cadre de l'arbitrage controversé entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais en 2008. La directrice du FMI a écarté toute démission du poste qu'elle occupe à Washington depuis trois ans.
Nouveau rebondissement dans l'affaire Tapie. La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, a annoncé, mercredi 27 août, avoir été mise en examen la veille à Paris pour "négligence" dans l'enquête sur l'arbitrage controversé entre Bernard Tapie et le Crédit Lyonnais en 2008.
Une affaire qui a permis à l'homme d'affaires de récupérer 403 millions d'euros, dont 45 millions d'euros au titre du préjudice moral. Les juges cherchent à déterminer si cette sentence est le fruit d'un "simulacre" d'arbitrage organisé avec l'aval du pouvoir de l'époque.
Pas question de démissioner
Interrogée par l'AFP pour savoir si elle entendait démissionner du FMI, l'ancienne ministre française de l'Économie a répondu : "Non". "Je retourne travailler à Washington dès cet après-midi", a-t-elle déclaré depuis le cabinet de son avocat, Me Yves Repiquet. Depusi le début, le FMI l'a depuis toujours assurée de son soutien.
"Après trois années d'instruction, des dizaines d'heures d'audition, la commission s'est rendue à l'évidence que je n'avais été complice d'aucune infraction et a donc été réduite à alléguer que je n'aurais pas été suffisamment vigilante lors de l'arbitrage opposant la société CDR au liquidateur du groupe et des époux Tapie", a-t-elle commenté. Elle risque un an d'emprisonnement et 15 000 euros d'amende.
Quatrième audition
Cette quatrième audition – qui a duré plus de 15 heures – a été menée, comme les précédentes, par les magistrats de la Cour de justice de la République, instance habilitée à enquêter sur les membres du gouvernement pour les faits commis dans l'exercice de leur fonction.
Jusqu'à présent placée sous le statut de témoin assisté dans ce dossier, Christine Lagarde a déjà été entendue en mai 2013, puis en janvier 2014, avant d'être confrontée en mars dernier à son ancien directeur de cabinet, Stéphane Richard, aujourd'hui patron d'Orange. Ce dernier, ainsi que quatre autres personnes, dont Bernard Tapie, a été mis en examen pour "escroquerie en bande organisée" dans le volet non ministériel du dossier.
Avec AFP