Sur décision de la Cour suprême, l'armée israélienne a partiellement détruit la maison de la famille d'Amar Abou Aisha, un membre présumé du Hamas soupçonné d'avoir pris part à l'assassinat, en juin, de trois adolescents israéliens.
C'est une exécution de justice israélienne. En quelques secondes, la maison de la famille Abou Aisha, à Hébron, en Cisjordanie, est sérieusement endommagée. Mission accomplie pour les soldats de l’armée israélienne. La Cour suprême a pris cette décision car Amar Abou Aisha, en fuite, est accusé d'être un membre du Hamas et d'avoir participé au meurtre des trois jeunes Israéliens enlevés en juin dernier.
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Un immeuble d’habitation de 12 étages a été détruit samedi par l’aviation israélienne à Gaza-ville, a-t-on appris auprès de Tsahal et du personnel médical, qui avance un premier bilan de 17 blessés.
Le bâtiment, qui s’est totalement effondré, abritait un centre de commandement du Hamas, a déclaré un porte-parole de l’armée israélienne. Quarante-quatre familles y habitaient, selon des riverains.
(Reuters)
Son frère dénonce une punition collective. "Je ne comprends pas, dit-il. Ils veulent punir Amar ou tous nous punir ? Quelle est notre faute ? Pourquoi ils viennent détruire notre maison, pourquoi font-ils exploser nos murs ?" Même incompréhension de la part de sa mère : "Il n'y a aucune preuve de son inculpation. Amar est détenu par les Israéliens depuis la mort des trois colons. Si Amar est vraiment coupable, je serai la mère palestinienne la plus heureuse et la plus fière. Même s'ils détruisent tout."
Déblayer une fois de plus
Déblayer une fois de plus : c'est la deuxième fois en à peine deux mois que les soldats israéliens ont tout fait sauté. À Hébron, la maison d'un autre supposé complice a également connu le même sort. Mais ici, on dénonce des méthodes arbitraires. Et on jure de ne pas se laisser abattre. "On ne compte ni sur les juifs, ni sur les Arabes, on s'en remet à Dieu, affirme l’oncle d'Amar Abou Aisha. On va résister et rester ici même si on nous détruit entièrement la maison."
Selon les médias israéliens, Amar a été mis en cause par le commanditaire du triple assassinat interpellé le mois dernier. Pointé du doigt par Israël, le Hamas avait jusqu'ici nié officiellement toute implication. Mercredi 20 août, l'un de ses hauts responsables en exil a finalement reconnu que son organisation était bien derrière ces meurtres.