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Assassinat de James Foley : les États-Unis ont tenté de le libérer

Les États-Unis ont rendu publique une opération effectuée cet été pour secourir des Américains retenus en otage en Syrie par l'organisation de l’État islamique. Le journaliste James Foley, exécuté par des djihadistes, était l'un d'entre eux.

Au lendemain de la diffusion d'une vidéo montrant l'assassinat de James Foley, détenu par l'organisation de l’État islamique (EI), le Pentagone et la Maison Blanche ont révélé, mercredi 20 août, que les forces américaines avaient lancé cet été une opération visant à porter secours à des otages américains détenus par les membres du groupe jihadiste ultra-radical. L’intervention s’est toutefois soldée par un échec puisque les otages n'étaient pas présents sur le lieu de captivité repéré par les services de renseignement américains.

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"Le gouvernement américain pensait avoir assez de renseignements et lorsque l'occasion s'est présentée, le président a autorisé le Pentagone à se lancer avec célérité dans une entreprise destinée à secourir nos compatriotes", a expliqué Lisa Monaco, la principale conseillère du président Barack Obama en matière d'antiterrorisme.

Ni la Maison Blanche, ni le Pentagone, d’habitude très discrets sur ce type d’opération, ne précisent l'identité ou le nombre d'otages concernés. Selon le "Washington Post", citant de hauts responsables de l'administration Obama, le journaliste James Foley figurait parmi les otages visés par cette opération dans laquelle ont été engagés plusieurs dizaines de militaires. D’après le quotidien, un membre du commando américain aurait même été blessé au cours d'un violent échange de coups de feu avec des jihadistes de l'organisation de l’État islamique.

D’autres otages américains sérieusement menacés

L’annonce américaine intervient au lendemain de la diffusion d'une vidéo dans laquelle le journaliste américain James Foley est exécuté par des membres de l'EI, un groupe sunnite ultra-radical qui s'est emparé de pans entiers de territoire en Syrie et en Irak. James Foley avait été kidnappé en Syrie fin 2012.

Dans le même enregistrement, un insurgé menace d'exécuter un autre otage américain, Steven Sotloff, en représailles aux frappes aériennes américaines qui visent ses positions dans le nord de l'Irak depuis le 8 août.

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Le nombre exact d'étrangers otages des jihadistes en Syrie et en Irak reste difficile à estimer, car certaines familles et gouvernements ont demandé aux médias de ne pas révéler leur disparition, alors que la situation sur le terrain demeure chaotique.

Outre Steven Sotloff, un autre Américain, le journaliste Austin Tice compte parmi les otages retenus par l'organisation de l’État islamique. Cet ancien Marine en Afghanistan et en Irak était arrivé en mai 2012 en Syrie. Il était entré par la Turquie, sans visa, une pratique courante chez les journalistes couvrant le conflit. Après avoir voyagé avec des rebelles, il avait rallié en août Damas, où sa trace a été perdue.

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L’État islamique aurait réclamé une rançon

Selon le "New York Times", qui rapporte les informations recueillies auprès de proches de James Foley et d’anciens otages détenus à ses côtés, les jihadistes de l’État islamique avaient réclamé une rançon de "plusieurs millions de dollars" contre la libération du journaliste. Mais les États-Unis auraient refusé de verser de l’argent à l’organisation ultra-radicale pour le libérer, ce qui aurait conduit à son exécution.

D’après Philip Balboni, directeur général du site  d'informations GlobalPost et ancien employeur de James Foley, les jihadistes étaient entrés en contact avec lui et la famille du journaliste au cours des semaines précédant l’exécution de James Foley. " (…) Ils ont semblé, à un moment, être réceptifs à l'idée d'une négociation qui aurait conduit à sa libération ", a affirmé Philip Balboni sur la chaîne de télévision MSNBC. Les ravisseurs auraient ensuite coupé la communication avec la famille avant de les rappeler pour les prévenir que James Foley était mort.

Au moins trois autres otages retenus par l’État islamique seraient menacés du même sort si les demandes de rançons de l’EI sont de nouveau rejetées selon les informations du "New York Times".

Avec AFP