À Donetsk, théâtre de violents combats, chaque jour des Ukrainiens sont tués par des obus ou des éclats. Les rares habitants qui n’ont pas fui passent leur temps à se cacher dans des abris et manquent de vivres et d'eau. Reportage.
Alors que le convoi d’aide russe est toujours bloqué à la frontière, la situation humanitaire dans l’est de l’Ukraine s’est nettement dégradée ces derniers jours. La ville de Donetsk est constamment pilonnée et, depuis dimanche 17 août, l’eau courante est coupée suite à des dégâts causés par les combats. Les rares habitants qui n’ont pas fui se terrent dans les abris souterrains sans aucune certitude sur l’avenir. Ksenia Bolchakova, envoyée spéciale de France 24, est allée à leur rencontre.
Des dizaines de familles s’entassent dans ces abris insalubres et humides. Larissa a trouvé une caisse en métal qui sert de couchage à son fils. Depuis qu’un obus est tombé à 20 mètres d’elle, cette femme refuse de sortir. "Il y a sans cesse des bombardements et toujours ces deux- trois secondes où on se demande si ça va nous tomber dessus ou sur le voisin", raconte-t-elle encore sous le choc. "Quand ça tombe à côté, je me dis que j’ai survécu", avoue-t-elle. Par peur, elles et les autres n’ont d’autres choix que de rester dans ces caves prévues par le passé pour parer à une attaque nucléaire. Pour ne rien arranger, depuis dimanche, l’eau a été coupée dans toute la ville. De quoi attiser la colère des habitants de Donetsk qui ne reçoivent aucune aide.
"La maison de ma fille aînée a été détruite, la mienne aussi et je souhaite à Porochenko [le président ukrainien, NDLR] que ses enfants se terrent dans les mêmes abris, qu’ils vivent sous les bombes comme vivent nos enfants, comme nous vivons nous," s’écrie, furieuse, Ludmilla, une retraitée.
Le gouvernement séparatiste s'est de son côté engagé dans un communiqué à faire "tout son possible pour transférer le traitement d'eau à une autre usine et ne pas laisser sans eau les habitants de Donetsk".