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Kiev et Moscou s'accordent sur l'inspection du convoi humanitaire russe

Alors que la situation dans l'est de l'Ukraine reste très instable, dimanche, Moscou et Kiev se sont entendus pour procéder à l'inspection d'un premier groupe de camions du convoi russe, bloqué depuis trois jours près d'un poste-frontière.

Après trois jours de bras de fer entre Kiev et Moscou, les douaniers russes et
ukrainiens se sont entendus, dimanche 17 août, pour procéder à l'inspection d'un premier groupe de camions, appartenant au convoi russe d'aide humanitaire, destinée à la population civile de l'est de l'Ukraine.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), qui doit superviser la distribution de cette aide, précise toutefois qu'elle attend toujours des garanties de sécurité de la part des belligérants pour autoriser le convoi à poursuivre sa route. Ce dernier est toujours bloqué à une trentaine de kilomètres du poste-frontière de Donetsk.

Avant que les camions puissent reprendre du service et pénétrer en territoire ukrainien, Kiev doit encore donner son feu vert à l'entrée du chargement. En attendant, un autre convoi humanitaire - ukrainien celui là - est arrivé dans la région de Louhansk. Une quinzaine de camions ont acheminé 240 tonnes de produits de première nécessité destinés à la population.

Combats à Louhansk et Donetsk

Sur le terrain justement, la situation est des plus instables. Les séparatistes ont abattu un avion de chasse MiG-29 de l'armée ukrainienne, dans l'Est, à Lougansk, a annoncé à l'AFP un porte-parole militaire ukrainien.

"Un MiG-29 a été abattu par les terroristes, dimanche matin, après avoir mené à bien sa tâche et liquidé un groupe" de rebelles, a précisé Léonid Matioukhine, porte-parole de l'opération militaire ukrainienne dans l'est. "Le pilote s'est éjecté. Après une opération de recherche, il a été retrouvé et se trouve actuellement dans un endroit sûr".

La veille, sur leur site d'informations Novorossia, les rebelles ont affirmé avoir tué 30 membres des forces gouvernementales dans la province de Louhansk, proche de la frontière. Deux villages au sud de Donetsk ont par ailleurs été bombardés au mortier et la ville elle-même a essuyé des tirs d'artillerie, ont-ils ajouté.

Andriy Lissenko, porte-parole de l'armée ukrainienne, n'a quant à lui fait état que de trois morts dans les rangs gouvernementaux au cours des dernières 24 heures et a nié tout tir d'artillerie en direction de Donetsk. Dans ce bastion des insurgés pro-russes, la situation humanitaire est de plus en plus compliquée. Alexandre Zakhartchenko, Premier ministre de la République autoproclamée de Donetsk, a affirmé attendre l'arrivée imminente de 150 véhicules blindés, dont 30 chars, et de 1 200 combattants formés depuis quatre mois en Russie. Kiev, de son coté, a annoncé, vendredi, la destruction partielle d'une colonne de blindés venus de Russie. Une information jugée "fantaisiste" par Moscou, et que la Maison Blanche a dit ne pas être en mesure de confirmer.

Kiev demande l'aide de l'Otan

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Pavlo Klimkine, a demandé, samedi, à l'Union européenne et l'Otan de fournir des armes à l'armée de Kiev pour venir à bout de l'insurrection. "C'est une question cruciale que doivent se poser l'Union européenne et l'Otan : que peuvent-ils faire si une guerre est propagée en Europe par un pays européen (la Russie)", a-t-il dit à la radio allemande Deutschlandfunk, selon des extraits d'une interview qui sera diffusée dimanche. "Oui, bien sûr, nous avons besoin d'une aide militaire parce que si c'était le cas, nos troupes pourraient agir plus facilement sur le terrain", a ajouté Pavlo Klimkine.

Les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, français et allemand doivent se retrouver dimanche à Berlin pour tenter une nouvelle fois de trouver une solution à la crise. Selon le dernier bilan établi dans la semaine par les Nations unies, le conflit a fait 2 086 morts et près de 5 000 blessés.

Avec AFP et Reuters

Tags: Armée, Russie, Ukraine,