
Le ministère irakien des Droits de l'Homme a affirmé, dimanche, avoir découvert une fosse commune dans laquelle l'EIIL aurait inhumé au moins 500 Yazidis, dont certains, enterrés vivants, seraient des femmes et des enfants.
Les djihadistes de l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont assassiné au moins 500 membres de la minorité religieuse yazidie depuis le début de leur récente offensive dans le nord de l'Irak. Ils les ont inhumés dans des fosses communes, a annoncé, dimanche 10 août, Mohamed Chia al-Soudani, le ministre irakien des Droits de l'Homme, à Reuters.
Le ministre a en outre confirmé "disposer de preuves évidentes auprès de Yazidis ayant fui Sinjar et de certains ayant échappé à la mort, mais aussi à partir d'images de scènes de crimes". Les clichés montrent les extrémistes sunnites enterrer certaines de leurs victimes vivantes, parmi lesquelles des femmes et des enfants. Mohamed Chia al-Soudani a par ailleurs ajouté que l'EIIL avait enlevé environ 300 femmes pour en faire des esclaves.
"Certaines victimes, dont des femmes et des enfants, ont été enterrées vivantes dans des fosses communes éparpillées dans et autour de Sinjar", a affirmé le ministre irakien des Droits de l'Homme. "Sur certaines images que nous avons obtenues, des cadavres de Yazidis sont alignés après avoir été tués d'une balle dans la tête, tandis que des combattants de l'État islamique se réjouissent et agitent leurs armes au-dessus des corps", a-t-il ajouté.
Les Yazidis, une minorité adepte d'un culte pré-islamique
Sinjar est le berceau de la communauté yazidie, issue de la minorité kurde d'Irak et adepte d'un culte pré-islamique considéré comme "diabolique" par les radicaux sunnites de l'EIIL. La progression des djihadistes dans le nord de l'Irak a entraîné l'exode de dizaines de milliers de Yazidis ou de membres de la minorité chrétienne.
Les combattants de l'EIIL auraient donné jusqu'à dimanche midi à 300 familles yazidies pour se convertir à l'islam ou périr, d'après Mohamed Chia al-Soudani.
Le but de ces déclarations semble être d'inciter les États-Unis et d'autres pays occidentaux à agir concrètement en soutien aux autorités de Bagdad. "Il relève désormais de la responsabilité de la communauté internationale d'adopter une position ferme contre l'État islamique pour parvenir à un consensus sur une décision légitime de déclencher une guerre [...], pour arrêter les génocides et les atrocités contre les civils", a soutenu Mohamed Chia al Soudani.
Avec Reuters