Plusieurs chefs d'États d'Afrique de l'Ouest se sont réunis à Conakry, en Guinée, pour un sommet régional consacré à l'épidémie d'Ebola. Le virus a tué plus de 700 personnes dans la région depuis le début de l'année.
Pour tenter d'enrayer la propagation de l'épidémie de virus Ebola, qui a fait plus de 700 morts en Afrique de l'Ouest depuis le début de l'année, les chefs d'État des pays touchés - Guinée, Liberia, Sierra Leone et Côte d'Ivoire - se sont réunis, vendredi 1er août à Conakry.
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À l'issue de ce sommet, la Guinée, la Sierra Leone et le Liberia ont décidé d'imposer un cordon sanitaire autour de l'épicentre de l'épidémie, une zone située sur leur frontière commune. Une mesure qui s'ajoute aux efforts menés par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour lutter contre cette épidémie de fièvre hémorragique, d'une ampleur sans précédent. L'OMS a annoncé jeudi 31 juillet un soutien financier d'un montant de 100 millions de dollars.
La directrice de l'OMS, Margaret Chan, a également participé à ce sommet de Conakry, notamment pour lancer, avec les participants, son plan contre Ebola. Le Dr Chan a justifié cette "augmentation des ressources" par "l'ampleur de l'épidémie", qui, au 27 juillet, totalisait plus de 1 300 cas, dont 729 mortels, (339 en Guinée, 233 en Sierra Leone et 156 au Liberia), selon le dernier bilan de l'OMS publié jeudi.
Elle a ajouté que ce plan de 100 millions de dollars (75 millions d'euros) visait à déployer "plusieurs centaines" de travailleurs humanitaires supplémentaires pour renforcer les quelques centaines déjà sur le terrain, dont 120 employés de l'OMS.
Mesures de précaution à travers le monde
Devant l'aggravation de la situation, des mesures de précaution se multiplient en Afrique et ailleurs dans le monde.
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Les présidents sierra-léonais, Ernest Bai Koroma, et libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, ont préféré renoncer à se rendre au sommet Afrique-États-Unis la semaine prochaine à Washington et annoncé de nouvelles mesures radicales.
Evoquant un "défi exceptionnel", Ernest Bai Koroma a décrété jeudi "l'état d'urgence pour nous permettre de prendre des mesures plus fermes", sur une période de 60 à 90 jours, éventuellement reconductible. Il a énuméré une batterie de dispositions, dont le placement en quarantaine des foyers d'Ebola, l'escorte des travailleurs sanitaires par les forces de sécurité et des perquisitions pour repérer les malades présumés.
Peu auparavant, son homologue libérienne avait ordonné la fermeture de "toutes les écoles" ainsi que de "tous les marchés dans les zones frontalières", ainsi que la mise en quarantaine de certaines localités, "dont l'accès serait limité aux personnels des services de santé".
"Éviter de se rendre dans les pays touchés"
Les autorités américaines et allemandes ont recommandé de leur côté jeudi à leurs ressortissants d'éviter de se rendre dans les trois pays touchés par le virus. La France y a ajouté le Nigeria, qui a enregistré un premier mort d'Ebola la semaine dernière, un Libérien arrivé en avion via Lomé et Accra.
Lagos a d'ailleurs annoncé jeudi avoir placé deux personnes en quarantaine car elles avaient été en contact étroit avec la victime et 69 autres se trouvent sous surveillance médicale.
Des pays d'Afrique centrale et orientale ont eux aussi pris des précautions. La RD Congo a annoncé de nouvelles mesures sanitaires et les Seychelles ont annulé un match de football avec la Sierra Leone prévu samedi. Le Kenya et l'Éthiopie, qui abritent deux des plus importantes plates-formes aéroportuaires d'Afrique, ont affirmé avoir renforcé leur dispositif. L'Ouganda, touché ces dernières années par Ebola, a assuré être en alerte, la Tanzanie se prévalant de "mesures de précaution".
Le virus, contre lequel il n'existe pas de vaccin, provoque hémorragies, vomissements et diarrhées. Son taux de mortalité varie de 25 à 90 %.
Avec AFP