Le Premier ministre français a lancé un message d'apaisement aux musulmans lors de la visite d'une mosquée de la région parisienne vendredi. L'ambiance est tendue depuis l'interdiction d'une nouvelle manifestation pro-Gaza prévue samedi à Paris.
Vendredi soir, le Premier ministre Manuel Valls a été reçu dans une ambiance tendue à la mosquée d'Évry-Courcouronnes pour la rupture du jeûne du ramadan. Le chef du gouvernement se voulait pourtant porteur d’un message d’apaisement, quelques heures après que la préfecture de Paris a interdit un nouveau rassemblement pro-palestinien prévu samedi 26 juillet à Paris.
"En partageant ce repas de rupture du jeûne, je veux dire, avec force, que les musulmans de France, c'est la France", a déclaré le Premier ministre, en s'adressant "à tous les musulmans de France et à la France. [Il n’y a pas] deux poids, deux mesures" à leur égard.
Quelques dizaines de personnes s’étaient rassemblées le soir même devant la mosquée pour dénoncer la politique du gouvernement qu’ils jugent partisane et pro-israélienne. "Sionistes, fascistes, c'est vous les terroristes !", ont-ils scandé au cœur du fief électoral de l’ancien maire d’Évry. "Sa visite, c'est de l'opportunisme", a déclaré à l'AFP, Mohammed, enseignant de 30 ans dans l'Essonne.
Même le recteur de la mosquée Khalid Merroun a été pris à partie. "Je reçois des insultes [...] parce que je ne devrais pas recevoir Manuel Valls ce soir, alors que Manuel Valls, il est chez lui, il a toujours été parmi nous", s'est-il défendu.
Le Premier ministre est également revenu sur les dérives antisémites qui ont émaillé les dernières manifestations. "Rien, jamais, ne pourra justifier la violence, la haine de l'autre", a-t-il déclaré. Revenant sur ces incidents, il a aussi dénoncé la présence de "casseurs [qui] se réclament d'une forme dévoyée de l'islam. [À cause d’eux], ce sont les musulmans qui souffrent les premiers car ces actes nourrissent des amalgames insupportables […] Ces groupes radicalisés s'en prennent à votre foi, à la noblesse du message de l'islam, à ses valeurs d'ouverture, de tolérance".
Dans l'une des plus grandes mosquées de France, Manuel Valls a partagé un repas après le coucher du soleil avec environ 200 personnes, en partie des fidèles musulmans mais aussi des invités et des proches du Premier ministre, comme le député Carlos da Silva ou son ancien directeur de cabinet, Christian Gravel. L'ex-ministre UMP et chef de l'opposition régionale en Île-de-France Valérie Pécresse était également présente. Pur hasard de calendrier, a-t-elle précisé.
La manifestation pro-palestinienne prévue samedi à Paris a été interdite la veille par la préfecture de police pour éviter d'éventuels débordements, mais si le scénario de la semaine dernière se répète, des milliers de personnes pourraient braver l'interdit.
Avec Reuters et AFP