Les dépouilles des victimes du vol de la Malaysia Airlines, qui s'est écrasé le 17 juillet en Ukraine, sont arrivées aux Pays-Bas mercredi. Selon les services secrets américains l'avion aurait été abattu "par erreur" par les milices pro-russes.
Les Pays-Bas sonnent le glas. Un deuil national a été décrété ce mercredi alors que le petit pays a accueilli les premières dépouilles des victimes du crash du vol MH17 en Ukraine. Sur les 298 victimes, 193 sont néerlandaises . L’avion malaisien aurait été abattu, selon les services américains, par un missile envoyé par des séparatistes pro-russes mal entraînés le 17 juillet.
Des proches ou des familles des victimes, le couple royal néerlandais et le Premier ministre Mark Rutte étaient notamment présents sur le tarmac pour accueillir un appareil de l'armée néerlandaise transportant 16 cercueils et un transporteur australien qui en contenait 24.
La plupart des dépouilles étaient arrivées dès mardi à Kharkiv de l’est de l’Ukraine à bord d'un train réfrigéré. Mais des fragments de corps se trouvent toujours sur le site du crash non sécurisé. "Il y a des restes humains qui n'ont pas été enlevés", a dit Michael Bociurkiw, porte-parole de la mission de l'OSCE. Cela pourrait expliquer l'incertitude sur le nombre des corps retrouvés : selon les autorités ukrainiennes, 282 corps se trouvaient dans le train, les experts néerlandais en ont, eux, décompté seulement 200, selon Jan Tuinder, chef de la délégation néerlandaise en Ukraine.
Un missile tiré par erreur ?
Le président Barack Obama, qui a rendu hommage aux victimes du crash lors d’une brève visite à l'ambassade des Pays-Bas à Washington le 22 juillet, a promis de travailler avec les Néerlandais "pour assurer que les victimes soient retrouvées et que justice" soit faite."Nous avons tous le coeur brisé", a ajouté le président américain.
Selon de hauts responsables des services de renseignement américains mardi, l'appareil a pu être abattu "par erreur" par des séparatistes prorusses mal entraînés. "L'explication la plus plausible c'est qu'il s'agit d'une erreur" et que le missile a été tiré "par un équipage mal entraîné", alors que le système utilisé - une batterie de missiles sol-air de fabrication russe Bouk - demande un certain savoir-faire et de l'entraînement, a indiqué un haut responsable du renseignement américain qui a requis l'anonymat.
Une semaine à peine après l’accident, l’enquête se poursuit. Les boîtes noires de l'appareil malaisien ont été transmises aux enquêteurs néerlandais, qui vont diriger l'enquête internationale sur la cause du crash. Elles seront ensuite emmenées au Royaume-Uni, à Farnborough, où elles seront analysées. Il est peu probable, cependant, qu'elles permettent d'identifier l'origine du tir fatal.