Malgré le cessez-le-feu exigé par la communauté internationale, le gouvernement israélien écarte toute idée de trêve tant que le réseau de tunnels creusé sous Gaza n'aura pas été détruit.
Malgré les 27 soldats tués en cinq jours, Israël durcit le ton et refuse de mettre un terme aux combats dans la bande de Gaza. La ministre israélienne de la Justice Tzipi Livni, pourtant considérée comme la "colombe" du gouvernement de Benjamin Netanyahu, a déclaré, mardi 22 juillet, qu'"il n'y aura pas de cessez-le-feu tant que nous n'avons pas terminé de détruire [les] tunnels, un des objectifs de cette opération".
Le dense réseau de tunnels, "le Gaza sous Gaza", sert aussi bien à entreposer et déplacer l'arsenal des combattants qu'à mener des opérations commandos d'infiltration en territoire israélien. Le ministre de la Défense, Moshé Yaalon, a pour sa part estimé que l'armée avait "besoin de deux ou trois jours" pour y parvenir. "Nous devons aller jusqu'au bout de la mission", résume Gilad Erdan, ministre des Communications et membre du cabinet restreint.
77 % des Israéliens opposés à la trêve
Malgré les pertes subies par l'armée, diffusées en boucles par les médias israéliens, l'opinion publique israélienne semble partager l'avis de son gouvernement. Selon un sondage réalisé par le quotidien pro-gouvernemental Israël Hayom, 77 % des Israéliens sont opposés à un cessez-le-feu dans la situation actuelle, contre 16 % qui estiment qu'il faut accepter une trêve immédiate.
L'étude révèle également qu'une écrasante majorité d'Israéliens (94 %) se dit satisfaite de la conduite de la campagne militaire à Gaza, qui a déjà fait plus de 600 morts côté palestinien, dont une majorité de civils.
Front uni contre toute concession du Hamas
Alors que le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le chef de la diplomatie américaine tentent d'arracher un cessez-le-feu, le gouvernement israélien fait front uni pour écarter toute éventuelle concession au Hamas.
"Un cessez-le-feu ne se fera pas selon les conditions inacceptables que le Hamas a exigées", a affirmé Tzipi Livni. "Le Hamas n'a présenté pour le moment que des exigences que ni nous, ni Abbas, ni les Égyptiens ou les Américains ne peuvent accepter", a affirmé la ministre, semblant ainsi renforcer l'arc de négociation formé autour de l'initiative présentée par l'Égypte, concurrencé par une médiation du Qatar, l'allié du Hamas.
"Nous payons un prix élevé et nous n'allons pas faire le travail à moitié", a assuré mardi le ministre israélien de l'Économie Naftali Bennett, un ancien officier d'une unité commando, jusqu'au-boutiste.
Le dirigeant du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh a réitéré, lundi, les principales conditions d'une trêve : qu'Israël "arrête en premier lieu son agression et promette de ne pas répéter une telle opération, lève intégralement le blocus du territoire et libère des détenus arrêtés récemment en Cisjordanie". Israël est peu susceptible d'accepter ces conditions, en particulier en ce qui concerne la libération des prisonniers palestiniens.
Avec AFP