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Offensive terrestre à Gaza : une première journée sanglante

L’offensive terrestre lancée jeudi soir par l’État hébreu sur Gaza a déjà fait plus de 65 victimes dans l'enclave, alors que le Hamas a tiré 135 roquettes. Après 12 jours de conflit, le bilan dépasse les 315 victimes, en majorité palestiniennes.

L’offensive terrestre lancée jeudi soir par Israël dans la bande de Gaza - mobilisant artillerie, blindés et infanterie - pour tenter de porter un nouveau coup aux forces du Hamas a fait plus de 65 victimes côté palestinien. Samedi 19 juillet, vingt personnes ont péri sous de nouvelles frappes. Les deux dernières ont coûté la vie à un enfant de six ans à Beit Lahiya, dans le nord de l'enclave palestinienne, et à une personne au nord de la ville de Gaza. Au douzième jour de l’opération israélienne "Bordure protectrice", le bilan total s’élève à plus de 315 morts.

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Dans la seule journée de vendredi, l’État hébreu a également été la cible de plus de 130 roquettes tirées depuis l’enclave palestinienne. Un soldat israélien a été tué et un autre a été grièvement blessé dans la nuit de vendredi à samedi lors d'une opération dans le nord de la bande de Gaza, près de Beit Lahia. La grande majorité des roquettes tirées par le Hamas ont été interceptées par le Dôme de fer et n’ont fait aucune victime civile sur le sol israélien. Signe d'une escalade inquiétante, Tsahal [l’armée israélienne] a indiqué qu’elle avait rappelé 18 000 de ses réservistes.

Selon le gouvernement israélien, l’offensive terrestre vise à détruire les tunnels qui permettent aux membres de groupes armés palestiniens de s’infiltrer sur le territoire israélien. Il ne s’agit pas, précise-t-on en Israël, de renverser le Hamas, qui administre la bande de Gaza depuis juin 2007.

Ban Ki-moon en visite dans la région

Cette explosion de violence a incité le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, à entamer une visite dans la région ce samedi. Ce dernier a exhorté Israël à "faire beaucoup plus pour faire cesser les pertes civiles" dans la bande de Gaza, où vivent 1,8 million de personnes. Les Nations unies condamnent, certes, les tirs de roquettes en direction d’Israël mais s’inquiètent surtout de la "lourde riposte" militaire israélienne, a déclaré devant le Conseil de sécurité, réuni en urgence, Jeffrey Feltman, sous-secrétaire général de l’ONU chargé des affaires politiques.

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Toujours sur le front diplomatique, le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, en visite au Proche-Orient, a demandé au Qatar d’user de son influence sur le Hamas afin de parvenir à une trêve. Le ministre français des Affaires étrangères, qui a aussi rencontré le président palestinien Mahmoud Abbas au Caire, a dit vouloir "briser la spirale de la violence". Il est attendu samedi en Israël.

À Washington, Barack Obama a appelé Benjamin Netanyahou pour lui exprimer le soutien des États-Unis tout en avertissant contre les risques d'escalade et de nouvelles pertes civiles.

Situation humanitaire catastrophique

La situation humanitaire reste catastrophique à Gaza. Près de 70 % du territoire est privé d'électricité. Les principales ONG israéliennes de défense des droits de l'Homme ont exigé des "couloirs humanitaires" pour évacuer les blessés et pour que "les personnels médicaux puissent remplir leur mission sans mettre leurs vies en danger".

Le nombre de déplacés a presque doublé en 24 heures, pour atteindre 40 000 personnes, selon l'agence de l'ONU dans cette bande de terre de 362 km2. Le Programme alimentaire mondial espère pouvoir y distribuer de la nourriture à 85 000 personnes dans les prochains jours.

La précédente opération terrestre de Tsahal dans l’enclave, baptisée "Plomb durci", avait été menée entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009. Elle avait coûté la vie à 1 400 Palestiniens et à 13 Israéliens.

Avec AFP et Reuters