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À Paris, un rassemblement pro-palestinien entaché de heurts

Des manifestations de soutien à la population de Gaza ont eu lieu ce week-end, dans plusieurs villes de France, rassemblant des milliers de personnes. À Paris, des CRS ont dû intervenir pour éviter des échauffourées près de lieux de culte.

Réunis derrnière une banderole "Nous sommes tous des Palestiniens !", les manifestants ont ouvert la marche dans le quartier de Barbès à Paris, dimanche 13 juillet, avant de rejoindre la place de la Bastille. Ils étaient environ 7 000 selon la police, 30 000 selon les organisateurs.

Dans le cortège, la foule jeune et féminine a multiplié les slogans, tels que "Israël assassin !" ou "une seule solution, fin de l'occupation !". Certains ont brandi des pancartes sur lesquelles étaient collées des photos d'enfants palestiniens tués ou blessés, de maisons rasées ou de nuages de fumée autour de Gaza.

D'autres ont arboré sur leur blouson un autocollant "Boycott d'Israël, État raciste", à l'instar d'Amid Hamadouch, 30 ans, venu dire "Non à ce massacre". "Ils bombardent des innocents, a-t-il dénoncé. Il y a certes des missiles lancés du côté du Hamas, mais la riposte israélienne est disproportionnée. Ils attaquent la population civile et non les responsables du Hamas."

Six personnes interpellées

Si le défilé s'est tenu dans le calme, des heurts limités ont éclaté avec les forces de l'ordre dans certaines rues autour de la place de la Bastille. Des projectiles ont commencé à voler en direction des policiers et gendarmes, qui ont répliqué à coup de grenades lacrymogènes. Des devantures de commerces ont été endommagées. Six personnes ont été interpellées tandis que les autres manifestants se sont rapidement dispersés.

Selon la préfecture de police, un certain nombre de manifestants pro-palestiniens ont toutefois tenté de se rendre vers des synagogues voisines, rue de la Roquette et rue des Tournelles. Des CRS sont intervenus pour les repousser et mettre fin à un "début d'échauffourée" avec des membres de la communauté juive devant la synagogue de la Roquette, ce qui a permis d'éviter toute intrusion dans les lieux de culte, a-t-on ajouté. Selon la police, deux membres de la communauté juive ont été légèrement blessés, ainsi que six membres des forces de l'ordre.

Valls condamne les violences

Manuel Valls a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté" les "violences" qui ont eu lieu "aux abords des synagogues". "De tels actes qui visent des lieux de culte sont inadmissibles", a ajouté le Premier ministre, assurant que la France "ne tolérera jamais que l'on essaie, par la violence des mots ou des actes, d'importer sur son sol le conflit israélo-palestinien".

Le président du Consistoire central Joël Mergui s'est dit "profondément choqué et révolté". De son côté, le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) a demandé "l'interdiction des manifestations en faveur du Hamas" ainsi qu'un "renforcement de la sécurité des lieux communautaires".

Dans un autre communiqué, SOS Racisme a fait valoir que "le soutien aux Palestiniens ne peut être la haine des juifs. Aider cette zone en conflit, c'est exporter la paix et non importer la haine", insiste l'association antiraciste.

Manifestation interdite à Lille lundi

À Lille, entre 2 300 (selon la police) et 6 000 personnes (selon les organisateurs) s'étaient auparavant rassemblées dimanche matin dans le quartier populaire de Wazemmes et ont scandé des slogans hostiles à Israël, qualifié d'État "assassin" et "criminel". François Hollande était accusé de complicité. Le préfet du Nord a en revanche interdit une nouvelle manifestation de soutien à la Palestine prévue lundi dans le centre de Lille, en raison de sa concomitance avec les cérémonies du 14 juillet.

Samedi, des manifestations similaires avaient eu lieu dans le calme à Bordeaux (400 personnes selon la police, 1 000 selon les organisateurs) et Marseille (environ 1 200 selon la police).

Avec AFP