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Nicolas Sarkozy mis en examen pour corruption et trafic d'influence

Nicolas Sarkozy a été mis en examen dans la nuit de mardi à mercredi, pour recel de violation du secret professionnel, corruption et trafic d'influence actifs dans l'affaire des écoutes. Il s’exprimera ce soir sur TF1 et Europe 1.

L'information est arrivée quelques heures à peine après la fin de ses 15 heures de garde à vue. Mis en examen pour recel de violation du secret professionnel, trafic d'influence actif et corruption active dans la nuit du mardi 1er au mercredi 2 juillet, Nicolas Sarkozy s'exprimera à 20 heures sur TF1 et Europe 1, a annoncé la radio. Cet entretien, qui sera diffusé simultanément par les deux antennes, sera mené par Jean-Pierre Elkabbach et Gilles Bouleau.

Pour Valls, les "faits" sont "graves"

Les "faits" ayant entraîné la mise en examen de l'ancien président Nicolas Sarkozy sont "graves", a jugé mercredi le Premier ministre Manuel Valls, tout en promettant de veiller à l'indépendance de la justice et à la présomption d'innocence "qui vaut pour tout le monde".

"Cette situation est grave, les faits sont graves (...) Et puis cela concerne des magistrats, de hauts magistrats, un avocat, un ancien président de la République", a déclaré le Premier ministre sur BFM TV/RMC. "Mais moi comme chef du gouvernement, je dois m'en tenir au respect des principes" d'indépendance de la justice et de présomption d'innocence, a-t-il ajouté.

Les juges d'instruction ont également mis en examen dans la soirée son avocat historique, Me Thierry Herzog, et le haut magistrat Gilbert Azibert, avocat général à la Cour de cassation, pour les mêmes chefs d'accusation que l'ancien président. S'y ajoute pour Me Herzog celui de violation de secret professionnel.

L'ex-président était arrivé peu avant 8 heures à la direction centrale de la police judiciaire à Nanterre (DCPJ), dans la banlieue ouest de Paris, non loin de son ancien fief de Neuilly-sur-Seine.

La corruption et le trafic d'influence sont des délits passibles de peines pouvant aller jusqu'à dix ans de prison. Ces développements judiciaires interviennent au moment où les rumeurs sur sa volonté de prendre à l'automne la tête de l'UMP se font de plus en plus précises. Si quelques sarkozystes avaient dénoncé dans la journée son placement en garde à vue, aucun ténor de droite n'est encore monté au créneau pour le défendre.

Les juges d'instruction cherchent à établir si l'ancien chef de l'État (2007-2012) a essayé d'obtenir des informations couvertes par le secret de l'instruction auprès de Gilbert Azibert,  sur une décision de justice le concernant, en échange de la promesse d'une intervention pour un poste de prestige à Monaco.

La Cour de cassation devait alors se prononcer sur la saisie, dans l'affaire Bettencourt, des agendas de Nicolas Sarkozy, susceptibles d'intéresser les juges enquêtant sur d'autres dossiers. Dans le dossier Bettencourt, Nicolas Sarkozy avait été mis en examen avant de bénéficier d'un non-lieu.

À l'origine de l'affaire qui vaut ces nouveaux déboires à Nicolas Sarkozy, son placement sur écoutes en septembre 2013 dans le cadre de l'enquête sur les accusations, pour l'heure non étayées, d'un financement par la Libye de Mouammar Kadhafi de sa campagne victorieuse de 2007.
 

Avec AFP