Lors de la première opération transparence sur le patrimoine des membres du gouvernement, Jean-Marie Le Guen a été épinglé par la Haute autorité chargée de valider les déclarations. Le secrétaire d’État aurait sous-évalué des biens immobiliers.
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui a publié vendredi 27 juin les déclarations de patrimoine des ministres, a adressé une "appréciation" au membre du gouvernement Jean-Marie Le Guen pour avoir sous-évalué des biens immobiliers.
Le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement avait déclaré posséder un garage, des terrains et un immeuble. Assujetti à l'Impôt de solidarité sur la fortune (ISF), il a déclaré 2,6 millions d'euros de biens immobiliers. Toutefois, la Haute autorité a relévé une erreur de valorisation d’un bien, possédé en indivision. "La Haute autorité a estimé que ces évaluations étaient susceptibles de porter atteinte au caractère exact de cette déclaration", a-t-elle fait savoir.
D’après des informations recueillies par Mediapart, l’écart entre la première déclaration publique de Jean-Marie Le Guen, effectuée après son entrée au gouvernement en mars 2014, et l’estimation réelle des biens, représenterait environ 700 000 euros.
Corrections
"Dans ma déclaration de patrimoine, j'ai choisi de reprendre l'estimation de celui-ci effectuée par la HATVP", a réagi le secrétaire d'État dans un communiqué succinct. "Personne ne peut donc parler de sous-estimation. La lecture de l'appréciation de la Haute autorité se suffit à elle-même", a-t-il ajouté.
"Après échanges avec la Haute autorité, M. Le Guen a revalorisé certains de ses biens immobiliers et a fait état, pour les autres, de caractéristiques motivant son évaluation initiale", explique la Haute autorité, présidée par l'ancien magistrat Jean-Louis Nadal.
"Compte tenu des corrections ainsi apportées, aucune information portée, à ce jour, à la connaissance de la Haute autorité n'est de nature à mettre en cause le caractère exhaustif, exact et sincère de la déclaration de situation patrimoniale de M. Le Guen publiée ce jour sur le site Internet de la Haute autorité", assure cette instance.
Appliquée pour la première fois, l'opération transparence sur le patrimoine des membres du gouvernement, lancée après l'affaire Cahuzac, s'est révélée dans l'ensemble conclusive, aucun autre ministre n’ayant été épinglé.
Avec AFP et Reuters