
Face à la Russie, à 22 h (heure française), l'Algérie peut, en cas de match nul ou de victoire, décrocher un billet pour les huitièmes de finale. Un résultat historique qui passe, néanmoins, par une performance aboutie face à un adversaire solide.
Jamais dans son histoire l’Algérie n’est parvenue à atteindre les huitièmes de finale d’une Coupe du monde. La 3e journée du groupe H, qui voit les Fennecs affronter la Russie, pourrait donc constituer un tremplin historique vers une grande première.
Deuxièmes du groupe H avec 3 points, les hommes de Vahid Halilhodzic atteindront le second tour s'ils s'imposent face aux Russes (1 pt) ou bien s'ils font match nul et que la Corée du Sud (1 pt), au même moment, ne gagne pas contre une Belgique déjà qualifiée (6 pts).
Cinq jours après une victoire historique contre la Corée du Sud (4-2), la première de la sélection algérienne dans un Mondial depuis 1982, les attentes sont donc énormes.
À l'époque, la Coupe du monde se jouait en Espagne, et les Algériens, pourtant victorieux de deux rencontres de poule, avaient été éliminés après le "match de la honte", où Allemands et Autrichiens avaient disputé un non-match puisque le résultat (1-0) les qualifiait tous les deux.
"Le but, c'est maintenant de rentrer dans l'histoire en passant le premier tour, a souligné le défenseur et capitaine algérien Madjid Bougherra. Ce serait exceptionnel. C'est jouable, parce qu'on a les cartes en main. Il faut vite retomber sur terre. Il faudra jouer ce match pour le gagner, pas pour le match nul."
Conjuguer solidité et efficacité
Il faut dire que l'Algérie a montré deux stratégies diamétralement opposées entre sa défaite inaugurale contre les Belges (2-1), avec un jeu défensif, et le large succès contre les Coréens (4-2) au bout d'une prestation beaucoup plus offensive et aboutie.
Pour valider leur billet face à la Russie, les joueurs alignés par "Coach Vahid" devront parvenir à faire cohabiter le meilleur de ces deux visages : garder le même allant en attaque tout en renforçant leur vigilance derrière, surtout en fin de rencontre où certains Algériens semblent parfois peiner physiquement. Sur 4 buts encaissés en deux matches, tous l'ont été en seconde période.
"On veut faire mieux que la génération 1982, a assuré le milieu offensif Sofiane Feghouli. Nous avons montré que nous en étions capables, le plus dur c'est de confirmer contre les Russes."
Un possible turn-over
En vue d’obtenir cette confirmation, Vahid Halilhodzic a prévenu qu'il ferait "peut-être" des changements dans son onze de départ afin de maintenir l'appétit de tous, comme il l'avait fait après la Belgique en alignant cinq nouveaux titulaires contre la Corée du Sud.
"Il faudra essayer de faire un autre exploit pour réussir le plus grand exploit du foot algérien : passer au deuxième tour. C'est plus compliqué mais tout est possible", a tempéré le technicien bosnien, qui a estimé que la Russie était malgré tout "favorite".
Cette dernière n'a pourtant pas convaincu après ses deux premières rencontres. Les joueurs du sélectionneur italien Fabio Capello ont décroché un nul terne contre les Coréens (1-1) avant d’enchaîner sur une défaite tardive face aux Belges (0-1).
Mais à défaut d’être inspirée devant, la Russie reste une équipe solide en défense, et la science tactique de Capello pourrait peser dans la balance. "Bien sûr que j'y crois encore", a-t-il insisté à propos de la qualification.
L’équation est complexe, mais pas insoluble : si ses hommes battent les Algériens et que la Corée du Sud ne s'impose pas contre la Belgique, la Russie jouera les huitièmes de finale. Ce qui constituerait, pour l’Algérie, une nouvelle désillusion majeure.
Avec AFP