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"Retenez-moi ou je fais un malheur"

Presse française, Lundi 23 juin 2014. Au menu de cette revue de presse, le rachat d’Alstom par General Electric, et l’entrée au capital de l’Etat, la fin de l’écotaxe (ou presque), et les comptes de l’UMP (la suite).

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A la Une de la presse française, ce matin, l’épilogue du feuilleton Alstom.
C’est finalement l’américain General Electric qui reprend la branche énergie de l’entreprise française, dans laquelle l’Etat entre également au capital, à hauteur de 20 %. Les Echos évoquent un accord obtenu «contre toute attente» entre le gouvernement et le groupe américain, qui s’opposait jusque là au tandem Mitsubishi-Siemens.
Une décision «très politique», d’après le Figaro, qui estime que la participation de l’Etat pourrait coûter 2 milliards d’euros - le résultat du «coup de force» d’Arnaud Montebourg, qui «à force d’intimidations et de menaces, a exigé et obtenu avec Alstom le scalp industriel qu’il cherchait depuis le naufrage de Florange». Le journal s’indigne au passage du «traitement réservé à l’allemand Siemens», et de la «quasi-expropriation de Bouygues du capital d’Alstom au bénéfice de l’État».
Pour l’Opinion, qui évoque un «échec sur toute la ligne» pour le gouvernement, c’est effectivement la menace de démission brandie par le ministre de l’Economie et «sa comédie du «retenez-moi ou je fais un malheur»», qui aurait fini par faire «céder François Hollande».
Echec également aux yeux de l’Humanité, pour qui l’Etat aurait pris la décision de s’engager «pour mieux brader Alstom». Le journal évoque une prise de participation destinée à «masquer la capitulation devant General Electric», un «écart vertigineux entre la nostalgie d’un patriotisme économique et la conversion des sociaux-libéraux aux logiques du capitalisme mondialisé».
Patriotisme économique, quelle est la réalité du mantra d’Arnaud Montebourg? Pour le prof d’économie Arnaud Delaigue, dans Libération, le problème de l’interventionnisme à la française, c’est qu’il est «biaisé par (une) communication» qui ne changerait pas «la réalité sous-jacente»: «un Etat qui n’a plus les moyens de son ambitions, un brancardier de secteurs en déclin, une baisse inexorable de l’emploi industriel en France, comme partout dans le monde».
C’est là un reproche assez semblable à celui  adressé au gouvernement dans l’affaire de l’écotaxe, abandonnée finalement au profit d’un «péage de transit» pour les poids lourds, sur 4000 et non plus 15 000 km. Pour le Figaro, il s’agit d’un nouveau «recul» du gouvernement, qui pourrait se chiffrer par une perte de 400 millions d’euros.
Là encore, l’Etat pourrait annoncer une entrée au capital d’Ecoumouv, le consortium franco-italien chargé de récupérer cette taxe - revoilà l’apparition de «l’Etat-magie», ironisent les Echos.
Il est toujours question, enfin, des comptes de l’UMP, et de l’affaire Bygmalion. Libération a consulté la comptabilité des 44 meetings de l’ex-candidat en 2012, et livre quelques détails sur «les vraies factures» - des «coûts sans fonds», «délirants». D’après Libé, «Nicolas Sarkozy doit (désormais) apporter des réponses à ces factures, s’expliquer sur les dépenses somptuaires de sa campagne».
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