Meriam Yahia Ibrahim Ishag, la chrétienne soudanaise condamnée à mort en mai dernier pour avoir renié l'islam a finalement été libérée lundi. La justice doit expliquer sa décision dans les prochaines 24 heures.
Au début du mois de juin, Karthoum avait balayé tout espoir de libération. Mais lundi 23 juin, la jeune chrétienne soudanaise condamnée à mort pour apostasie a, contre toute attente, retrouvé sa liberté.
Meriam Yahia Ibrahim Ishag "a été libérée il y a à peine une heure, a déclaré à l'AFP son avocat, Me Mohannad Moustafa. Elle est désormais hors de prison". Les autorités expliqueront ont fait savoir qu'elles expliqueraient mardi les raisons de cette libération.
Accusée d'avoir renié l'islam pour se convertir au christianisme, la jeune femme de 27 ans avait été condamnée, le 15 mai dernier, à la pendaison par une cour criminelle soudanaise, qui - en vertu de la loi islamique en vigueur au Soudan - peut punir de mort les conversions religieuse. Elle avait par ailleurs été condamnée à 100 coups de fouet pour "adultère" - elle s'était mariée avec un chrétien.
Des accusations que la principale intéressée a toujours nié. Selon Amnesty International, Meriam Yahia Ibrahim Ishag a été élevée en tant que chrétienne orthodoxe, la religion de sa mère, car son père, un musulman, était absent pendant son enfance.
Déjà mère d'un garçon de 20 mois, qui avait été emprisonné avec elle, la jeune chrétienne a mis au monde une petite fille en prison, douze jours après le verdict. Elle avait ensuite quitté la cellule qu'elle partageait avec d'autres femmes et a été transférée à la clinique de la prison.
Un appel de la condamnation était en cours
Son cas avait provoqué un tollé en Occident et parmi les organisations de défense des droits de l'Homme. Des leaders politiques et religieux européens avaient appelé à révoquer le "verdict inhumain" prononcé contre la jeune femme. Et le secrétaire d'État américain, John Kerry, avait lui pressé Khartoum et la justice soudanaise de "respecter le droit fondamental de Mme Ishag à la liberté et à exercer sa religion".
En outre, Moustafa M. Moustafa et quatre autres avocats spécialisés dans les droits de l'Homme s'étaient chargés de la défense de la jeune femme gratuitement. Ils avaient fait appel de la condamnation qui était examiné par un comité de trois juges depuis début juin.
Avec AFP