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Les insurgés sunnites affiliés à l'EIIL, qui mène depuis plus d'une semaine une offensive en Irak, ont pris le contrôle samedi d'un des trois postes-frontière avec la Syrie. Un axe stratégique pour faire transiter du matériel militaire.

Des insurgés sunnites ont pris possession du poste de contrôle irakien d'Al Kaïm à la frontière avec la Syrie, a annoncé, samedi 20 juin, une source proche des services de sécurité.

La prise de cet axe stratégique, si elle est confirmée, devrait permettre aux djihadistes affiliés à l'État islamique en Irak et au Levant (EIIL) de faire transiter de l’armement lourd entre l’Irak et la Syrie, dont une partie du territoire est également sous leur influence.

D’après des sources irakiennes, les combattants sunnites sont entrés, vendredi 20 juin, dans la ville voisine de Al Kaïm, après avoir repoussé les forces de sécurité irakienne. Lorsque les gardes ont entendu la nouvelle, ils ont pris la fuite, laissant le poste de contrôle tomber aux mains des djihadistes.

Samedi matin, un porte-parole des forces antiterroristes irakiennes, Samir al-Chouiali, affirmait néanmoins à Reuters que l'armée irakienne contrôlait toujours la ville.

Les frontières d'un "califat" de l'EIIL

Repoussant l’armée régulière irakienne, dans une offensive éclaire, les combattants de l'EIIL et leurs alliés de tribus sunnites se sont emparés en deux semaines de Mossoul et d'une bonne partie du nord-ouest de l'Irak, dessinant les frontières du "califat" de l'État islamique en Irak et au Levant revendiqué par les djihadistes sunnites. La chute du poste-frontière proche de Al Kaïm effacerait une frontière tracée en 1932 par les puissances européennes qui exerçaient des "mandats" sur les pays de la région.

À Baiji, situé à 200 kilomètres au nord de Bagdad, les insurgés sunnites ont, en revanche, été chassés par les forces gouvernementales. Jeudi 18 juin, ils étaient parvenus à s’emparer des trois quarts de la plus grande raffinerie du pays, mettant la main sur une des ressources stratégiques du pays. Cet épisode encore en cours a affolé les marchés pétroliers.

Démonstration de force chiite

Pendant ce temps, des milliers d'Irakiens chiites se sont portés volontaires pour combattre les insurgés sunnites à l'appel du grand ayatollah iranien Ali Al-Sistani, principal chef religieux chiite en Irak. L’influent dignitaire n’a pas manqué de critiquer le Premier ministre irakien Nouri al-Maliki en demandant la constitution d’un nouveau gouvernement.

Dans le centre de Bagdad, suivant l’appel de Sistani, des dizaines de civils parcourent les boutiques de matériel paramilitaire à la recherche de casques, bottes et uniformes dont ils auront besoin pour combattre l'offensive lancée par des insurgés sunnites.

Plusieurs milliers de combattants chiites affiliés à l’Armée du Mahdi, bras armé d’un autre leader chiite, Moqtada Sadr, ont défilé samedi en treillis dans les rues du gigantesque bidonville de Sadr City en exhibant leurs armes, des roquettes RPG, fusils semi-automatiques et des camions lance-missiles Moqtada 1, appelé ainsi en référence à leur imam chiite Moqtada Sadr. L’armée du Mahdi de Moqtada Sadr s’était battue contre les Américains durant leurs huit années de présence en Irak.

Envoi de 300 conseillers américains

Face au chaos dans lequel est plongé l'Irak, Barack Obama a promis d'envoyer 300 conseillers militaires pour aider l'armée à faire face à la vaste offensive lancée le 9 juin par des insurgés sunnites, et son chef de la diplomatie, John Kerry, est attendu au Moyen-Orient et en Europe pour des consultations sur la crise irakienne.

Avec AFP et Reuters

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L'EIIL exécute trois responsables rebelles dans l'est syrien

Trois officiers rebelles de l'Armée syrienne libre (ASL) ont été assassinés par les djihadistes ultra-radicaux de l'État islamique d'Irak et au Levant (EIIL), près de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie, selon une ONG.

D'après l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les corps du commandant adjoint du commandement militaire de l'ASL du secteur de Hafez et deux autres responsables militaires rebelles ont été retrouvés vendredi sur les berges de l'Euphrate près de la localité de Mouhassen".

Cette localité ainsi que deux autres villages ont été pris vendredi 20 juin par des combattants de l'EIIL dans la province pétrolière de Deir Ezzor, dont le groupe islamiste contrôle de larges secteurs, selon l'OSDH.

Les trois hommes avaient été enlevés mercredi par une brigade islamiste proche de l'EIIL. Les corps portaient des traces de balles, prouvant qu'ils avaient été exécutés.

(Avec AFP)