L’ancien administrateur général américain en Irak, Paul Bremer, a justifié, jeudi, sur l’antenne de FRANCE 24, les décisions prises par Washington en 2003 par rapport au démantèlement de l’armée et à la dissolution du parti Baas.
Lors d’une interview accordée à FRANCE 24, Paul Bremer, ancien administrateur général des États-Unis en Irak, a vivement défendu la politique américaine menée au début de la guerre, en 2003, par l’administration de l’ancien président Georges W. Bush. "Je ne renie pas mes choix", a-t-il affirmé, interrogé sur les accusations dont il est actuellement l’objet dans certains médias.
Dès son arrivée en Irak, en mai 2003, Paul Bremer avait signé le décret sur la "debaassification" (le Baas étant le parti au pouvoir à l’époque) du gouvernement et le démantèlement de l'armée, deux décisions qui sont, selon ses détracteurs, sont à l’origine du chaos que connaît aujourd’hui le pays.
it"En ce qui concerne la "debaassification", elle ne concernait à la base que les personnalités les plus haut placées du gouvernement, soit 1 % des membres du parti Baas. "J'ai dit aux leaders du parti Baas qu'ils ne pouvaient pas participer au gouvernement. Ils étaient libres de faire ce qu'ils voulaient : créer des journaux, retourner à la vie civile... Mon erreur a été de confier la mise en application de cette mesure aux hommes politiques irakiens, qui l’ont appliquée trop largement", s’est justifié le diplomate, qui est resté en poste dans le pays jusqu’en juin 2004.
Par ailleurs, Paul Bremer estimé que "rappeler l'armée irakienne [qui avait été démantelée] aurait été une erreur grave". "Nous avons décidé de constituer une nouvelle armée, qui s’est révélée efficace : elle est venue à bout de l’insurrection d'Al-Qaïda en 2009", a-t-il affirmé.
Mauvais plan
Toutefois, celui qui a émis de vives critiques envers la décision d’Obama de retirer les troupes américaines d’Irak, a concédé des erreurs. Selon lui, l’intervention des États-Unis dans le pays a en effet été décidée à la suite de fausses interprétations de la situation. "Il y avait un plan, mais il était mauvais", a-t-il admis.
L’ancien homme fort de George W. Bush au Moyen Orient a par ailleurs déclaré que la situation actuelle importait plus que les décisions du passé : "La priorité est de stopper la poussée des islamistes de l’EIIL vers le sud du pays, et d’aider les Irakiens à reprendre le contrôle de leurs villes." Il estime que des soldats doivent être envoyées impérativement dans le pays.